Gertrud
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Gertrud est un film danois de Carl Theodor Dreyer sorti en 1964.
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[modifier] Synopsis
Le célèbre avocat Gustav Kanning est appelé à endosser les habits de ministre. Lorsqu'il annonce la bonne nouvelle à sa femme Gertrud, celle-ci semble réticente. Contrainte de s'expliquer, elle rappelle à son mari la promesse qu'ils se sont faite l'un à l'autre avant de s'épouser : le droit de reprendre un jour chacun leur liberté. Gertrud reproche à son mari d'avoir été sacrifiée sur l'autel du travail. Elle a noué une liaison et projette de quitter le domicile conjugal. Ce jour-là, les quotidiens se font l'écho du retour au pays du grand écrivain et poète national Gabriel Lidman, le premier amant de Gertrud. Ce n'est pas lui qu'elle part rejoindre, mais le très jeune Erland Jansson...
[modifier] Fiche technique
- Titre original : Gertrud
- Réalisation : Carl Theodor Dreyer ; assistants : Solveig Ersgaard et Jens Ravn
- Scénario : Carl Theodor Dreyer d'après la pièce d'Hjalmar Söderberg
- Musique : Jorgen Jersild
- Poème : Grethe Rijsberg Thomsen
- Images : Henning Bendtsen
- Son : Knud Kristensen
- Eclairage : Ove Hansen
- Décors : Kai Rasch
- Montage : Edith Schlussel
- Costumes : Berit Nykjaer
- Costumes de Gertrud : Fabielle
- Chapeaux de Gertrud : Winnie
- Costumes masculins : M.G. Rasmussen
- Maquillage : Bodil Overbye
- Tourné durant l'été 1964 aux studios de Hellerup et dans le parc du château de Vallo
- Noir et blanc
- Durée : 119 minutes - longueur : 3240 mètres
- Dates de premières : à Paris le 18 décembre 1964 et Copenhague le 18 janvier 1965
[modifier] Distribution
- Nina Pens Rode : Gertrud
- Bendt Rothe : Gustav Kanning, son mari
- Ebbe Rode : Gabriel Lidman, le poète
- Baard Owe : Erland Jansson, le pianiste
- Axel Strobye : Axel Nygren, le docteur
- Anna Malberg : La mère de Gustav Kanning
- Karl Gustav Ahlefeldt
- Vera Gebur
- Carl johan Hviid
- William Knoblauch
- Lars Knutzon
- Edouard Mielche
[modifier] Autour du film
- C'est le dernier film réalisé par Dreyer.
- L'amour est tout ! Lorsqu'on revoit Gertrud quarante ans après sa présentation au Festival de Cannes (où il fut sifflé), ce qui saute aux yeux, c'est sa théâtralité poussée, son cadre fixe, son style déclamatif et sa profession de foi : "L'amour est tout !" Son décor, comme celui de la maison de la famille Borgen dans Ordet, nous invite à rêver ; par exemple, la statue qui occupe l'arrière-plan lors des rencontres entre Gertrud et Erland figure un double possible de l'héroïne. Baignés de lumière, les personnages de Dreyer semblent bien seuls parmi les ombres. Éveillée par un éclair de conscience, médusée par une inextricable situation, Gertrud parle les yeux dans le vide. Dans une série de textes et d'entretiens réunis sous le titre Réflexions sur mon métier (éd. des Cahiers du cinéma), le grand réalisateur danois expliquait ses principes de mise en scène : "L'artiste doit décrire la vie intérieure, non pas l'extérieure. Avec Gertrud, j'ai procédé à une simplification du dialogue dans le but d'arriver à la forme la plus resserrée." Lui qui avait trouvé un style différent pour chacun de ses films remarquait que, finalement, malgré lui, quelque chose, de Vampyr à Gertrud, les reliait : "Peu à peu, je me suis approché de plus en plus de la tragédie. Cela j'en suis devenu conscient, mais au départ ce n'était pas fait exprès. C'est venu insensiblement."
[modifier] Voir aussi
[modifier] Bibliographie
- Gertrud, L'Avant-scène cinéma n°335, décembre 1984 : scénario, découpage et mouvements de caméra.
- Gertrud de Carl Th. Dreyer, par Fabrice Revault d'Allones, Collection Long Métrage (n°4), Editions Yellow Now, 1988.