Franz Boas
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Franz Boas, né le 9 juillet 1858 à Minden[1] en Westphalie et mort le 21 décembre 1942[2] à New York, est un anthropologue américain d'origine allemande souvent désigné comme le "père fondateur de l'anthropologie américaine" et de la méthode intensive de terrain. Il est la première grande figure de l'anthropologie à rejeter l'évolutionnisme. Souvent considéré comme l'un des principaux représentants de l'école américaine du diffusionnisme car il a été l'élève de Friedrich Ratzel le "fondateur" du diffusionnisme, il prendra rapidement ses distances avec ce mouvement pour développer une pensée personnelle novatrice à l'origine de l'ensemble de l'anthropologie culturelle américaine. A l'origine de cette rupture, son introduction des concepts de relativisme culturel et de particularisme historique en anthropologie. Il fut le professeur de toute une génération d'anthropologue américain dont Alfred Louis Kroeber, Robert Harry Lowie, Edward Sapir, Margaret Mead et Ruth Benedict.
Boas n'a eu de cesse dans sa vie de prendre positions, tant dans la sphère scientifique que politique, contre tout racisme et racialisme.
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[modifier] Biographie
Boas est né à Minden (Westphalie) en 1858 dans une famille juif ashkénaze. Il est tout d'abord formé aux mathématiques et à la physique dans plusieurs universités allemandes : Heidelberg, Bonn et Kiel. En 1881, il obtient dans cette dernière un doctorat en présentant une thèse sur les variations de la couleur de l'eau de mer.
Il s'oriente alors vers la géographie et part en 1883 en Terre de Baffin. Il y débute une étude sur l'influence de l'environnement sur le mode de vie des Eskimo. Cette expérience va s'avérer cruciale pour Boas. En vivant parmi eux, il acquiert la certitude que l'histoire d'un peuple a un impact bien plus grand sur ses caractéristiques sociales et culturelles que son milieu naturel. Cette expérience va aussi faire naître chez Boas l'intérêt pour ces peuples que l'on qualifie encore à l'époque de primitif, pour leur singularité culturelle qu'il s'agit de sauvegarder. Encore très proche de la géographie, Boas se fait anthropologue.
[modifier] Travaux
En 1921, il effectua des travaux relatifs aux conséquences des migrations. Ceux-ci consistaient à comparer les premières et secondes générations de migrants aux populations d'origine restées sédentaires. L'objet principal de ses études était de mesurer l'impact du nouvel environnement sur les migrants.
Franz Boas est avant tout un infatigable enquêteur des cultures indiennes et eskimo: sa théorie est que les anthropologues devraient partir d'observations concrètes afin d'en arriver à des théories générales. Selon lui, chaque culture est le produit d'une histoire contingente: il n'y a pas de lois du développement, seulement des processus singuliers. Franz Boas est le père du relativisme. Il dissocie l'étude des races de celle des cultures. Contre l'évolutionnisme, il affirme qu'aucune culture n'est plus développée qu'une autre. Il traîte chaque culture comme une synthèse originale, dotée d'un "style", qui s'exprime à travers la langue, les croyances, les coutumes, l'art, et constitue un tout. Le monde est divisé en aires culturelles. (La culture: de l'universel au particulier. Coordonné par Nicolas Journet. - Éditions Sciences Humaines, 2002).
[modifier] Expédition de Baffin (1883-1884)
Le but de cette expédition était géographique : collecte d'information sur les zones de chasses, les migrations, les routes de commerces, la cartographie, la météo, etc.
Durant ce voyage il vécut avec des Inuits. Il apprit leur langue, leurs mythes, leur mode de vie et leurs coutumes.
De retour à Berlin, il se rendit compte qu'il n'était pas possible d'expliquer les migrations des Esquimaux uniquement comme étant le résultat d'une adaptation aux modifications de l'environnement. Mais qu'il était nécessaire, pour comprendre leur rapport à l'espace, d'étudier également leur histoire et leur culture.
C'est cette expérience qui l'amena à une conversion de la géographie humaine, vers l'ethnographie et l'histoire.
Quand il publie ses travaux (The Central Eskimo) sur le sujet, il ne reste presque plus rien du déterminisme géographique des débuts.
[modifier] Bibliographie
Malgré sa place centrale dans la constitution de l'anthropologie moderne, l'oeuvre de Franz Boas n'a quasiment pas été traduite en français. En voici les titres d'ouvrages et d'articles les plus importants :
- The Central Eskimo, Sixth Annual Report of the Bureau of American Ethnology (1888)
- Indian Myths and Legends from the North Pacifics Coast of America (1895)
- The Limitations of the Comparative Method in Anthropology, Science 4 (1896)
- The Social Organization and the Secret Societies of the Kwakiutl Indians (1897)
- The Mind of Primitive Man (1911)
- Handbookof american Indian Languages (1911)
- Anthropology and Modern Life (1928)
- Primitive Art (1927), traduction française : L'Art Primitif, Broché, 2003
- Race, Language and Culture (1940)
- Race and democratic Society (1945)
- Kwakiutl Ethnography (1966)
[modifier] Liens externes
www.franz-boas.com - informations sur la commémoration du 150ième anniversaire de Boas dans sa ville natale