Fordlândia
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Fordlândia est le nom donné à une immense propriété acquise dans les années 1920 par l’industriel américain Henry Ford, au Brésil, afin d’exploiter le caoutchouc naturel. Ce projet se solda par un échec complet.
Couvrant plus de 10.000 km², Fordlandia se trouvait près de la ville de Santarém, dans l’État de Pará, à environ 960 km de l’embouchure de l’Amazone. A cette époque le caoutchouc était en totalité du caoutchouc naturel importé des régions tropicales.
Henry Ford avait l’intention d’utiliser Fordlandia comme une source d’approvisionnement en caoutchouc pour les pneus des voitures Ford, en mettant fin à sa dépendance envers le caoutchouc de la Malaisie britannique. Le territoire de Fordlândia était vallonné, rocheux et peu fertile. Aucun des cadres de Ford n’avait une connaissance suffisante de l’agriculture tropicale pour entreprendre un tel projet. Les arbres à caoutchouc, plantés près les uns des autres dans les plantations, et non pas très espacés comme dans la forêt amazonienne, devinrent des proies faciles pour la rouille et les insectes.
Les travailleurs des plantations de Fordlândia, pour la plupart des Indiens brésiliens, recevaient une nourriture à laquelle ils n’étaient pas habitués, comme des hamburgers, et devaient vivre dans des maisons dont le style venait directement des États-Unis. Ils devaient également porter des badges d’identification et travailler aux heures les plus chaudes de la journée, sous le soleil tropical. Ford interdisait de boire de l’alcool et de fumer dans la ville, y compris à l’intérieur des maisons des travailleurs. Beaucoup refusaient de travailler et même, en 1930, se révoltèrent contre l’encadrement de Ford. La révolte se termina au bout de quelques jours après l’arrivée sur place de l’armée brésilienne. Un village s’était établi à quelques kilomètres en amont, sur l’île de l’Innocence, avec des bars, boîtes de nuit et des prostituées.
Le gouvernement brésilien était alors peu ouvert aux investissements étrangers, tout particulièrement dans la région amazonienne, et n’offrit que peu de soutien à ce projet. Ford tenta une nouvelle expérience en amont de la première, à Beltarra, où le climat était plus favorable à la culture du caoutchouc. Mais à partir de 1945, le développement de la production de caoutchouc synthétique réduisit la demande mondiale en caoutchouc naturel. Les investissements de Ford cessèrent brutalement. Fordlândia fut un échec total et Ford revendit ce domaines en 1945 avec une perte de 20 millions de dollars.
[modifier] Sources
Cet article est pour l’essentiel la traduction de l’article de Wikipedia en anglais.
[modifier] Liens externes
- (en) The Ruins of Fordlândia, par Alan Bellows, avec des photographies.
- « Henri Ford vaincu par la "rouille" », Le Monde, 27 mars 2003.
- Fordlândia sur Google Maps.