Datation
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Littéralement, la datation est l'attribution d'une date. Ce terme peut donc s’appliquer à un évènement passé, un objet, un document, un fossile, une couche géologique ou encore un niveau archéologique.
Il désigne globalement la démarche, scientifique ou non, qui consiste à déterminer l’intervalle de temps séparant l’élément daté du temps présent.
On parle de « datation absolue » lorsque la datation mise en œuvre aboutit à un résultat chiffré exprimé en unité de temps (années, secondes, etc.). Par opposition, l’expression « datation relative » désigne la démarche qui consiste à déterminer l'ordre chronologique d'évènements ou d'objets du passé, sans connaître leurs âges réels. Une confusion est parfois faite entre les deux, lorsque dans le cadre d'une datation relative, la chronologie s'étend jusqu'au présent — ainsi, les « âges » des périodes définies par datation relative en stratigraphie sont souvent pris pour argent comptant, bien qu'ils n'aient de sens que comme des intervalles de temps circonscrits définis par rapport à tous les autres.
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[modifier] Datation par les sources écrites
Elle concerne la période historique. Avant le milieu du XXe siècle, les sources écrites (textes, inscriptions, etc.) constituaient les principaux éléments de datation à la disposition des historiens pour effectuer la datation des évènements historiques, avec les risques d’imprécisions et d’erreur que cela comporte.
[modifier] Datation relative
Avant le développement des méthodes de datation absolues, l’âge des évènements préhistoriques (ou des évènements historiques pour lesquels aucune source écrite n’était disponible) ne pouvait être établi que de manière relative : tel événement est plus ancien ou plus récent que tel autre.
La datation relative se base essentiellement sur les principes fondamentaux de la méthode stratigraphique, développée depuis le XVIIIe siècle, à savoir le principe de continuité (une même couche a le même âge sur toute son étendue) et le principe de superposition (une couche est plus récente que celle qu'elle recouvre). La biochronologie, basée sur l’étude du contenu paléontologique des couches géologiques, était une source importante d’informations pour établir l’âge relatif de certains terrains.
Dans le domaine biologique, les radiations évolutives sont datées par des mesures de différentiation génétiques.
[modifier] Datation absolue
La datation absolue est souvent restreinte à la radiochronologie, mais il existe d'autres méthodes qualifiables d'absolues : la dendrochronologie (pour les périodes relativement récentes), l'archéomagnétisme... mais la précision et le panel de durées couverts par les méthodes isotopiques sont à ce jour sans équivalents.
Au milieu du XXe siècle, la découverte de la méthode de datation au carbone 14 par Willard Frank Libby a révolutionné l’archéologie. Pour la première fois, en déterminant la quantité de carbone radioactif disparue depuis leur mort, il est possible de donner une estimation chiffrée de l’âge de matériaux organiques. Cependant, l'idée de la datation absolue est plus ancienne : les premiers découvreurs de la radioactivité, parmi lesquels Pierre et Marie Curie et Ernest Rutherford, avaient déjà eu l'idée d'utiliser le « chronomètre radioactif » pour calculer des âges géologiques. Le réel développement de cette technique s'est fait en même tant que les appareillages de comptage et de détection de l'activité radioactive sont apparus et se sont perfectionnés.
La méthode absolue, très diverse dans ses techniques, va surtout ouvrir la voie à d’autres découvertes après les premiers pas de Libby. Les progrès sont également basés sur des phénomènes physiques, qui élargiront considérablement le champ des matériaux (silex chauffé, cendre volcanique, émail dentaire, etc.) et des événements datables. Ces méthodes ont eu un impact très important dans de nombreux champs disciplinaires où l'âge est un élément primordial de la connaissance scientifique (archéologie, paléontologie, géologie, etc.).
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
- (fr) « Datation glaciologique des forages profonds en Antarctique et modélisation conceptuelle du climat : implications pour la théorie astronomique des paléoclimats », 2002, Frédéric Parrenin, LGGE (Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l'Environnement) de Grenoble, France, thèse de l'Université Joseph Fourier (Voir Chap II : Informations chronologiques)