Contes du Chabridou
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Les Contes du Chabridou, publiés en 1942 dans une version reliée et richement illustrée en couleurs par G. Jacquement (plusieurs illustrations par conte), sont des contes allégoriques de Léonce Bourliaguet. Destinés à distraire les enfants, ils entendaient aussi les instruire par des exemples, suffisamment codés pour ne pas paraître moralisateurs. et aussi, en ce qui concerne l'un d'entre eux, pour échapper à la censure de l'occupant. En ces temps où la France peine à se reconnaître, beaucoup des contes se montrent dans l'esprit du temps en mentionnant la vanité des choses, la propension à l'illusion, et les problèmes de définir son identité.
[modifier] Résumé
- Dans l'un de ces contes, les renards signent un pacte avec les poules, en plaçant côté à côte leurs empreintes dans une belle neige de février. Renards et poules vivent en coexistence heureuse... jusqu'au printemps, où les renards égorgent allègrement toutes les poules. Et le traité ? Quel traité ? Le soleil du printemps en a effacé toute trace. L'allusion est transparente, mais passera pourtant la censure.
- Dans Puce de lion, la puce d'un vieux lion prélève son impôt sur les passants en les menaçant en cas de refus de réveiller le lion qui sommeille derrière le rocher. Bon gré, mal gré, les passants se soumettent; un mot en trop de la puce fera pourtant comprendre à sa dernière victime que le lion est mort depuis plus de quarante jours. Le passant reprend sa goutte de sang en écrasant la puce. C'est ce qui se passera quelques années plus tard, à la Libération.
- Deux poussins abandonnés, l'un de poulet et l'autre de canard, s'interrogent pour savoir qui est qui. Ils restent dans la perplexité jusqu'à ce que la présence d'une mare réveille l'instinct du canard. Allusion là encore très transparente aux "deux France" de l'époque.
- Les feux follets d'un lac de montagne se voient promettre par des ingénieurs qui posent une canalisation hydroélectrique "une belle maison de verre pour chacun". Le jour de l'ouverture de la canalisation, ils s'y précipitent pour trouver ce cadeau, et chacun se retrouve... emprisonné dans une ampoule électrique, et n'ayant pas vraiment gagné au change : mise en garde discrète contre les joies promises hâtivement par la civilisation technique.
- Un empereur chinois exige qu'on lui apporte la flûte de la sagesse, dont on dit qu'elle n'a que deux trous, un pour la joie et un pour la tristesse, et qu'elle apporte la sérénité. On finit par la lui apporter, et il y souffle : seul un mauvais couac en sortira : la flûte de la sagesse n'a que deux tons, mais il faut toute la vie pour apprendre à s'en servir.
Etc.