Confucius
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Confucius (en caractères simples : 孔夫子 ; en caractères traditionnels : 孔夫子 ; en pinyin : Kǒng Fūzǐ, Wade-Giles : K'ung-fu-tzu) (551 av. J.-C. - 479 av. J.-C.) est le personnage historique ayant le plus marqué la civilisation chinoise. Considéré comme le premier « éducateur » de la Chine, son enseignement a donné naissance au confucianisme, une doctrine politique et sociale qui a été érigée en "religion d'État" dès la dynastie Han et qui ne fut officiellement bannie qu'au début du XXe siècle. Né à Qufu dans l’actuelle province du Shandong, il est généralement appelé Kǒngzǐ (孔子) ou Kǒng Fūzǐ (孔夫子) par les Chinois, ce qui signifie « Maître Kong » et qui a été latinisé en "Confucius" par les Jésuites.
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[modifier] Sa vie : au temps des Chunqiu « Printemps et automnes »
Confucius, dit-on, vit le jour en 551 avant notre ère, non loin de la ville de Qufu, dans la province de Shandong. Les historiens chinois, depuis deux mille ans, parlent de ce temps très ancien comme étant celui des « Printemps et des automnes » (Chunqiu). Ils font ainsi référence à une chronique racontant ce qui advint, entre 722 et 481 avant J.-C. précisément dans cette région que l'on nommait alors le pays de Lu. Selon la tradition, son père, descendant de la dynastie Shang, gouverna la principauté de Lu 鲁 (dans le sud-est de l’actuelle Shandong). À 65 ans, ce dernier épousa en secondes noces, une fille de 15 ans.
Il mourut alors que Confucius n’avait que trois ans, laissant sa famille dans la pauvreté.
Dès l’âge de dix-sept ans, grâce à un goût précoce pour les livres et les rites, Confucius serait devenu précepteur. Il se maria à vingt-quatre ans et eut trois enfants (un fils, Kong Li, et deux filles). Pour vivre, il effectuait probablement des tâches administratives pour le chef de province. La légende veut qu’il aurait rencontré Lao Zi en allant consulter des annales, et qu’il en aurait été si fortement impressionné, qu’il n’aurait plus parlé pendant trois jours ou un mois.
Après la mort de sa mère en -527, il enseigna sa connaissance des textes anciens au petit groupe de disciples qui le suivait. Après quelques emplois subalternes à la cour de son prince, il se fit écarter du poste et partit en -496 pour quatorze ans d’errance, à la recherche d’un souverain capable de l’écouter. Il rentra définitivement à Lu pour se consacrer jusqu’à sa mort, en -479, à l’enseignement et à la compilation de textes anciens,
[modifier] Sa pensée
Après plus de deux millénaires de scolastique, il est difficile de se faire une idée juste de l’enseignement originel de Confucius. Il est pourtant possible de comprendre les enjeux et la teneur de sa pensée en lisant les Entretiens, livre dans lequel on voit le Maître vivre et discuter des problèmes de son temps avec ses disciples.
Bien qu’il n’ait jamais développé sa pensée de façon théorique, on peut dessiner à grand traits ce qu’étaient ses principales préoccupations et les solutions qu’il préconisait. Partant du constat qu’il n’est pas possible de vivre avec les oiseaux et les bêtes sauvages, et qu’il faut donc vivre en bonne société avec ses semblables, Confucius tisse un réseau de valeurs dont le but est l’harmonie des relations humaines. En son temps, la Chine était divisée en royaumes indépendants et belliqueux, les luttes pour l’hégémonie rendaient la situation instable et l’ancienne dynastie des Zhou avait perdu le rôle unificateur et pacificateur que lui conférait le mandat du Ciel. Confucius voulait donc restaurer ce mandat du Ciel qui conférait le pouvoir et l’efficacité à l’empereur vertueux. Cependant, bien qu’il affirme ne rien inventer et se contenter de transmettre la sagesse ancienne, Confucius a interprété les anciennes institutions selon ses aspirations, il a semé les graines de ce que certains auteurs appellent l'« humanisme chinois ».
Mettant l’homme au centre de ses préoccupations et refusant de parler des esprits ou de la mort, Confucius n’a pas fondé de religion au sens occidental du terme, même si un culte lui a été dédié par la suite. Cherchant à fonder une morale positive, structurée par les « rites » et vivifiée par la « sincérité », mettant l’accent sur l’étude et la rectitude, Confucius représente pour les Chinois d’avant la Révolution l’éducateur par excellence, mais la lecture attentive des Entretiens montre qu’il n’a pas voulu s’ériger en maître à penser, et qu’au contraire il voulait développer chez ses disciples l’esprit critique et la reflexion personnelle : « Je lève un coin du voile, si l’étudiant ne peut découvrir les trois autres, tant pis pour lui. »
Un apport très important, et révolutionnaire en quelque sorte, de Confucius, est à chercher dans la notion de « Junzi » (« gentilhomme ») qui, avant lui, dénotait une noblesse de sang et dont il a modifié le sens pour le transformer en noblesse du cœur, un peu comme le mot anglais gentleman. Son enseignement, bien que principalement orienté vers la formation de futurs hommes de pouvoir, était ouvert à tous, pas seulement aux fils de princes. On peut faire remonter à cette impulsion de départ la longue tradition des examens impériaux, chargés de pourvoir l’État en hommes intègres et cultivés, que le plus humble paysan pouvait (en théorie) tenter. Bien que cette institution « méritocratique » ait subi différents avatars et distorsions, elle a certainement joué un rôle prépondérant dans la pérennité de la culture chinoise et dans la relative stabilité de l’Empire Céleste pendant deux millénaires.
Selon Confucius, la soumission au père et au prince va de soi et garantit la cohésion des familles et du pays, mais elle s’accompagne d’un devoir de (respectueuses) remontrances si le père ou le prince vont dans la mauvaise direction. De très nombreux lettrés chinois, se réclamant à juste titre de l’enseignement de leur Maître, ont péri ou été bannis, pour avoir osé critiquer l’empereur quand celui-ci, sous l’emprise d’une clique du harem ou de prêtres taoïstes, ne prenait plus soin de son peuple et laissait le pays sombrer dans la famine ou la guerre civile.
[modifier] Sa postérité
La postérité de Confucius, en Chine et en Extrême-Orient, ne saurait être sous-évaluée. Ses commentateurs et ses continuateurs proches comme Mencius et Xun Zi ont formé un corps de doctrine, appelé Confucianisme, choisi comme philosophie d’État en Chine pendant la dynastie Han. Jusqu’à la fin de l’Empire, en 1911, le système des examens, basé sur le corpus confucéen, est resté en vigueur. Certains analystes, chinois ou occidentaux, pensent que l’influence du Confucianisme est toujours prépondérante à l’époque actuelle. La Corée du Sud (cf. art. I I) et Singapour, se réclament toujours de cette doctrine politique (2007).
Cette continuité apparente du Confucianisme en Chine, ne doit cependant pas cacher les constants renouvellements, suivis de retours aux sources ou d’éclipses temporaires, qui ont animé l’histoire de la pensée chinoise. Ainsi le renouveau du Confucianisme, instauré par Zhu Xi pendant la dynastie Song, après une relative mise en retrait durant la dynastie des Tang, a intégré les apports anciens de la pensée taoïste et les apports plus récents du Bouddhisme en une orthodoxie, restée relativement incontestée depuis lors. Il aura fallu attendre la fondation de la République de Chine pour que soit aboli l’enseignement des Quatre Livres et des Cinq Classiques confucéens :
Les Quatre Livres (四書 Sì shū) sont
- La Grande Étude, (大學 Dà Xué).
- L’Invariable Milieu (中庸 Zhōng Yóng).
- Les Entretiens de Confucius (論語 Lùn Yǔ).
- Le Mencius (Livre) (孟子 Mèng Zǐ).
Les Cinq Classiques (五經 Wǔ jīng) sont
- Le Canon des Poèmes (詩經 Shī Jīng).
- Le Canon de l'Histoire (書經 Shū Jīng).
- Le Livre des Mutations ou Yi King (易經 Yì Jīng).
- Le Livre des Rites (禮記 Lǐ Jì).
- Les Annales des Printemps et des Automnes (春秋 Chūn Qiū, alias 麟經 Lín Jīng).
- Un sixième classique a été perdu : Le Canon de la Musique (樂經).
[modifier] Voir aussi
- Les instituts Confucius sont des centres d'enseignement du chinois mandarin et de diffusion de la culture chinoise, créés par le gouvernement de la République populaire de Chine
- Confucianisme : l'une des plus grandes écoles philosophiques, morales, politiques et dans une moindre mesure religieuses de Chine.
[modifier] Publications
[modifier] Publications anciennes
Tous ses livres moraux ont été mis en latin et paraphrasés par Prospero Intorcetta, Christian Herdtrich, François de Rougemont et Philippe Couplet, sous le titre de Confucius, Sinarum philosophus, Paris, 1687, in-folio.
Le Shū Jīng a été traduit en français, par le Père Antoine Gaubil, 1770; le Zhōng Yóng a été publié en chinois, avec traduction latine et française ; par Abel-Rémusat, 1817, in-4; le Tahio, par Guillaume Pauthier (chinois, latin et français), 1837, in-8.
On trouve aussi plusieurs des ouvrages de Confucius dans les Simensis imperii libri classici sex du Père François Noël, Prague, 1711, collection traduite en français par l'abbé François-André-Adrien Pluquet, 1784, 7 volumes in-18.
La Vie de Confucius a été écrite par le Père Joseph-Marie Amiot dans les Mémoires sur les Chinois. On a publié la Morale de Confucius, Amsterdam, 1688, 1 volume in-8.
[modifier] Bibliographie
- Karl Jaspers, Confucius. Éditions Noé, 2006. 87 p. ISBN 2-916312-01-3.
- Etiemble Confucius, Gallimard 1966. Edition augmentée 1985 (Folio-Essais) ISBN 2070323587
[modifier] Liens externes
- (fr) La base de textes Wengu, avec les Entretiens de Confucius, le Livre des Mutations et le Canon des Poèmes en chinois traditionnel, en anglais et en français.
- (fr) Dossier sur Confucius
- (fr) Citations de Confucius
- (fr) Université du Québec, Chine ancienne Les Entretiens de Confucius, traduction Couvreur.
- (fr) Quelques extraits sur Confucius.org
[modifier] Source partielle
« Confucius », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)
Philosophie chinoise |
Figures : Confucius, Dong Zhongshu, Guo Xiang, Han Fei, Han Yu, He Yan, Lao Zi, Li Ao, Lie Zi, Mencius, Mo Zi, Shang Yang, Shen Dao, Sun Zi, Wang Bi, Wang Fuzhi, Wang Yangming, Xiong Shili, Xun Zi, Yang Xiong, Zhu Xi, Zhuang Zi, Zi Si, Zou Yan. |
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