Cheval islandais
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Un cheval islandais est une race de cheval vivant en Islande depuis les années 900.
Les Islandais sont très fiers de leurs petits chevaux et en parlent avec amour, en particulier dans les sagas. Bien qu'il y ait une relation étroite entre ces chevaux et les poneys - surtout celtiques - , les Islandais n'aiment pas du tout qu'on appelle leurs chevaux des poneys.
Sommaire |
[modifier] Histoire
L'Islandais descend de races norvégiennes et de diverses lignées de poneys celtiques introduites dans l'île par des peuples scandinaves, notamment des colons Vikings. En effet, l'Islande n'a jamais eu de poney indigène.
Les petits chevaux déjà rustiques se sont habitués aux conditions climatiques de l'île et à son terrain escarpé. Ils ont conservé les cinq allures (pas, trot, galop, amble et tölt ) qui étaient courantes chez les chevaux européens avant les diverses sélections successives. Alors que les Européens ont sélectionné les chevaux les plus grands, les plus lourds pour la guerre, éliminant ainsi différentes caractéristiques originales, les chevaux Islandais sont restés tels quels, avec une grande variété de robes (alezan, pie, noir, isabelle, rouan), sauf appaloosa et des caractéristiques des chevaux primitifs tels les zébrures sur les membres et la raie de mulet. Ces éléments se retrouvent également chez le Fjord, cheval norvégien.
Ces chevaux ont prouvé également avoir une résistance surprenante aux problèmes liés à la consanguinité : en effet, après des tentatives ratées d'amélioration de la race avec des chevaux orientaux en 930, l'île a fermé ses portes à l'importation de chevaux et a interdit tout croisement. Les chevaux Islandais se sont donc reproduit entre eux et ce pendant plus de mille ans. De plus, le climat rude de l'île ferme les routes et voies de communication entre certaines régions en hiver : pourtant, même dans de petits élevages isolés, aucun problème lié à la consanguinité n'a surgi. De manière plus étonnante, les tares se sont éliminées naturellement grâce en partie au rude climat. Le nombre de chevaux islandais vivant sur le sol islandais de nos jours est estimé à environ 72 000.
En Islande, il est utilisé pendant plus de mille ans pour le transport : en effet, bien que petit, il porte sans problème un adulte sur de très longues distances : sur cette île au terrain escarpés où le passage de roue était exclu jusqu'au XXe siècle environ, il servait à transporter les habitants, relier les villes entre elles, de manière rapide et efficace. Il est aussi utilisé comme cheval de gardiennage pour rassembler et faire migrer les nombreux et grand troupeaux de moutons élevés sur l'île. Le cheval islandais s'impose rapidement comme un élément essentiel de l'île, sur lequel une bonne partie de l'économie repose jusqu'au XIXe siècle. Encore aujourd'hui d'ailleurs, il reste un symbole national fort.
A la fin du XIXe siècle, des chevaux islandais sont exportés pour travailler dans les mines anglaises et polonaises. Très vite, le caractère volontaire, travailleur et son pied sûr l'amènent hors des mines, pour un travail de loisir. Il est spécialement populaire en Allemagne où le nombre de chevaux islandais en 2006 est estimé à environ 40 000. Il a fait aussi ses preuves en France où les élevages se développent, au Danemark, au Royaume-Uni et en général dans la moitié nord de l'Europe.
Ainsi, hors d'Islande, on dénombre 40 000 en Allemagne 8 000 en Suède, 6 000 en France et en Norvège, 4 400 au Royaume-Uni, 4 100 aux États-Unis, 4 000 en Finlande, 3 600 au Canada, 3 400 en Pologne, 3 100 en Irlande, 1 200 au Danemark, 800 au Groenland, 300 en Nouvelle-Zélande, 100 aux Îles Féroé.
[modifier] Description et capacités physiques
Il mesure en général entre 1,25 et 1,45 mètre au garrot. Son poil est épais et rude, et ses crins fournis : on lui laisse généralement la crinière longue. Toutes les robes sont admises chez cette race,à part l'appaloosa. Son dos est court et sa croupe puissante, ainsi que son encolure forte. La tête est assez grosse pour sa taille, caractéristique des chevaux rustiques. Ses membres sont courts, solides et ses sabots si durs qu'il n'est souvent pas nécessaire de les ferrer.
Le poney islandais vit longtemps, parfois plus de quarante ans? Réputé pour sa robustesse, il peut traverser tous les types de paysages islandais sans encombre et sans chuter. Il possède deux allures caractéristiques, qui sont l'amble et le tölt. Ces allures sont en principe naturelles et il arrive que certains chevaux (issus des meilleurs élevages) soient plus enclins naturellement à tölter ou ambler. Grâce au tölt, le terrain escarpé de l'île passe inaperçu pour le cavalier et permet au cheval d'avancer dans une allure confortable, aussi bien pour lui que pour son cavalier, et régulière. Les chevaux évoluant dans des terrains escarpés et inégaux ont souvent l'amble pour allure naturelle. À noter que certains chevaux des États-Unis et d'Amérique Latine utilisent aussi cette allure. L'amble sert surtout à la course, et est une allure qui fatigue le cheval vite comme au grand galop : avec l'amble, ce petit cheval peut atteindre les 45 km/h !
En outre à cause de sa longévité, l'Islandais est tardif : il est débourré vers l'âge de cinq ans contre deux ou trois ans pour les autres chevaux. Il est extrêmement rustique et peut vivre à l'extérieur toute l'année. En outre, il se nourrit de peu, et une alimentation trop riche est mauvaise pour sa santé. Dans la nature et en général en Islande, puisque les chevaux sont élevés en semi-libertés, il va se nourrir d'herbe ou d'arbustes: une nourriture pauvre mais dont il s'accoutume bien. Une nourriture trop riche (trop de foin ou des granulés) le met au risques de fourbures et de colliques.
[modifier] Préservation
Suite à une tentative ratée d'hybridation avec un cheval oriental et pour le protéger des maladies contagieuses, une loi de 930, toujours en vigueur, interdit l'importation de chevaux sur l'île. Les islandais vont même jusqu'à interdire le retour de tout cheval qui a quitté l'île. De même, pour le protéger des maladies équines inconnues sur l'île, aucune importation de matériel destiné aux chevaux (selles, brides, etc.) n'est tolérée, et les cavaliers emportant leur tenue de monte sont priés de les désinfecter.