Charles Ferdinand Gambon
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Charles Ferdinand Gambon, né le 19 mars 1820 à Bourges (Cher), mort le 16 mars 1887 à Cosne-sur-Loire (Nièvre), est une grande figure républicaine du XIXe siècle.
[modifier] Biographie
D'une famille aisée, mais resté orphelin, il est élevé par sa grand-mère à Suilly-la-Tour, où il prend conscience de la misère des campagnes.
Après des études classiques, il est avocat à 19 ans, et fonde en 1840, le Journal des Écoles. En 1846, il est nommé juge suppléant à Cosne-sur-Loire, mais est suspendu en 1847 pour ses positions anti-royalistes.
En 1848, chef républicain dans le département de la Nièvre, il est élu à l'Assemblée constituante et s'y oppose à la répression des journées de juin. En 1849, il est élu à l'Assemblée législative, mais accusé de complot et d'incitation à la guerre civile, il est déporté pour dix ans à Belle-Île. Libéré il devient agriculteur à Sury-près-Léré, et opposant au Second Empire. En 1869, il se rend célèbre par sa campagne pour le refus de payer l'impôt, qui devait financer une armée qui venait de sévir à La Ricamarie et à Saint-Aubin.
Après la proclamation de la République le 4 septembre 1870, il est élu à l'Assemblée nationale comme socialiste révolutionnaire. Il en démissionne le 26 mars à la suite de son élection au Conseil de la Commune par le Xe arrondissement. Il fait partie de la Commission de la Justice, mais refuse le poste de Procureur de la Commune. Le 9 mai 1871, il devient membre du Comité de Salut public. Après la Semaine sanglante, il s'établit en Suisse après son expulsion de Belgique. En novembre 1871, le Conseil de guerre le condamne, par contumace, à vingt ans de travaux forcés, puis en 1872 à la peine de mort.
Revenu en France après l'amnistie de 1880, il est élu, en 1882, député radical de la Nièvre. Il est battu aux élections de 1885, alors qu'il se présente comme candidat socialiste, avec seulement 5 836 voix. Le même jour, il obtient 50 213 voix dans la Seine. Lors du scrutin complémentaire du 13 décembre comme candidat du « comité central » des radicaux-socialistes dans la Seine, il n'obtient que 16 163 voix sur 847 089 votants. Il se retire à Cosne-sur-Loire, dans le faubourg qui porte depuis son nom.
Il a publié la Revanche de la France et de la Commune (1871) et Réponse à l'Assemblée "souveraine" de Versailles. La dernière Révolution (1872). À Genève, avec Gustave Cluseret, il avait fondé le Bulletin de la Commune.
[modifier] Mandats de député
- Morbihan, 23 avril 1848 - 26 mai 1849
- Nièvre, 13 mai 1849 - 1er juillet 1849
- Seine, 8 février 1871 - 5 avril 1871
- Nièvre, 26 juin 1882 - 9 novembre 1885
[modifier] Sources
- Dictionnaire de la Commune, Bernard Noël, Flammarion, collection Champs, 1971.
- Dictionnaire des députés français de 1789 à 1889, p. 101 à 110