Charles Du Bos
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Charles Du Bos (1882-1939) est un écrivain français et un critique littéraire au sens du XIXe siècle dont l'œuvre est essentiellement constituée de son Journal et de textes critiques.
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[modifier] Biographie
Il est né à Paris le 27 octobre 1882 d'un père français et d'une mère anglaise. Il bénéficie d'une formation très européenne avec des séjours à Oxford, Berlin et Rome. Jeune, il est capable de lire dans le texte des auteurs comme Thomas Carlyle, Henry James, John Ruskin, Percy Bysshe Shelley, Hugo von Hofmannsthal et Rainer Maria Rilke.
En 1927, il se convertit au catholicisme.
Il meurt à La Celle Saint-Cloud, le 5 août 1939.
[modifier] Sa carrière
Charles Du Bos, n'est pas vraiment un critique littéraire au sens où on l'entend aujourd'hui, il ne cherche pas à déceler la faille d'une œuvre, d'en mettre en évidence les points forts et les points faibles, choisit sa famille d'esprit et ne traite pas les « nouveautés ». Son approche d'un créateur ou d'une œuvre littéraire, musicale, plastique ou philosophique n'est pas purement intellectuelle. Grand lecteur des classiques et de ses contemporains dont il fut souvent l'ami, sa méthode est une absorption, une plongée dans les profondeurs des sensations que lui procurent la lecture, l'écoute et la contemplation qui se combinent dans la perception des auteurs ou des œuvres. Ce qu'il cherche, c'est "l'âme" de l'œuvre, ce qui est invisible, sa spiritualité. Il veut aimer sans juger, suivre son intuition.
Malgré une maladie chronique son activité dans le monde de l'édition des années 1920 et 1930 est importante : traducteur, directeur de collections, préfacier, auteur de notes pour la NRF et plusieurs revues littéraires, conférencier, auteur de cours publics partiellement improvisés, animateur des Décades de Pontigny, collaborateur de Jacques Schiffrin pour les éditions de La Pléiade qui sera reprise par les éditions Gallimard en 1933.
De mère anglaise et pratiquant l'allemand et l'italien, entre les deux guerres, il est le passeur en France de la littérature de langue anglaise classique et contemporaine mais aussi allemande et russe, en tant que préfacier ou traducteur.
Ses essais portent sur :
- Denis Amiel, Baudelaire, Henri Bergson, Bernanos, Paul Claudel, Benjamin Constant, Georges Duhamel, André Gide, Maurice de Guérin, Pierre Loti, Eugène Marsan, François Mauriac, Prosper Mérimée, Anna de Noailles, Blaise Pascal, Marcel Proust, Jules Renard, Jacques Rivière, Paul-Jean Toulet, Paul Valéry... pour la langue française ;
- Robert Browning, Lord Byron, Thomas Hardy, Henry James, Walter Pater, William Shakespeare, Percy Bysshe Shelley, Lytton Strachey... pour la langue anglaise ;
- Stefan George, Johann Wolfgang von Goethe, Hugo von Hofmannsthal, Friedrich Nietzsche, Novalis, Rainer Maria Rilke... pour la langue allemande ;
- Mikhaïl Lermontov, Anton Tchekhov, Léon Tolstoï... pour la langue russe ;
- Ernest Chausson, Claude Debussy... pour la musique.
L'amitié anime sa vie et son œuvre. Inséparable de sa perception de l'œuvre dont il parle soit qu'il rencontre l'auteur contemporain soit que l'auteur mort ne devienne par la lecture un ami véritable. Parmi ses contemporains, André Gide, Groethuysen, Gabriel Marcel, Paul Bourget, Edith Wharton, Marcel Proust font partie de ceux avec qui il entretient des échanges fréquents qui nourrissent en permanence son travail intérieur.
On ne peut évoquer Charles Du Bos sans parler de religion et de spiritualité. Chrétien travaillé par le doute, son sentiment religieux est inséparable de son expérience esthétique et inversement. L'absolu auquel il est accordé se révèle dans les profondeurs où résonnent les bronzes parents d'un problème métaphysique ou d'une question artistique.
[modifier] L'étude critique de son œuvre
De nombreux auteurs ont étudié l'œuvre de Charles Du Bos, et tout particulièrement Michèle Leleu qui y consacra l'essentiel de sa vie. Pendant vingt années, elle fut la secrétaire générale et la cheville ouvrière de la Société des Amis de Charles Du Bos sous la présidence de Gabriel Marcel. Elle eut la chance de bénéficier de l'aide de Madame Charles Du Bos qui lui donna accès à tous les inédits, ainsi que de l'exceptionnel accueil de nombreux amis de Charles Du Bos : Bernard Berenson, Ernst-Robert Curtius, Gabriel Marcel, Jacques Maritain, François Mauriac, André Maurois et bien d'autres, qui lui apportèrent une connaissance profonde de leur ami. Michèle Leleu prit la charge des 19 Cahiers Charles Du Bos où se retrouvent, déchiffrés par elle, des inédits du Journal et une partie de la volumineuse correspondance.
[modifier] Bibliographie
- Approximations I-VII, Plon, 192?-1932 - réédition éd. des Syrtes, 2000, 1525 pages.
- Extraits d'un Journal, 1908-1928 (2e édition augmentée), Editions Corréa, 1931
- Journal, Tome I, 1921-1923, Editions Corréa, 1946
- Journal, Tome II, 1924-1925, Editions Corréa, 1948
- Journal, Tome III, 1926-1927, Editions Corréa, 1949
- Journal, Tome IV, 1928, Editions Corréa, 1950
- Journal, Tome V, 1929, Editions Corréa, 1954
- Journal, Tome VI, Editions Corréa, 1956
- Journal, Tome VI, Juillet 1931 - Octobre 1932, La Colombe, Editions du Vieux Colombier, 1957
- Journal, Tome VII, , La Colombe, Editions Du Vieux Colombier, 19?
- Journal, Tome VIII, , La Colombe, Editions Du Vieux Colombier, 19?
- Journal, Tome IX, Avril 1934 - Février 1939, La Colombe, Editions du Vieux Colombier, 1961
- Réflexions sur Mérimée, Albert Messein, 1920
- Goethe, Editions Corréa, 1949
- Grandeur et misère de Benjamin Constant
- La Comtesse de Noailles et le climat du génie, La Table Ronde, 1949
- Le dialogue avec André Gide, Editions Corréa, 1946
- Byron et le besoin de la fatalité, Au Sans-Pareil, 1929
- François Mauriac et le problème du romancier catholique
[modifier] Citation
- « Personne n'a lu moins de livres que moi d'un bout à l'autre, et personne n'a plus voluptueusement cédé à la tentation d'en commencer vingt à la fois ».
[modifier] Lien externe
- Une approche de son œuvre parue en 1926, sur l'Encyclopédie de l'Agora.