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Centre Maurice-Halbwachs - Wikipédia

Centre Maurice-Halbwachs

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Pour les articles homonymes, voir CMH.
Centre Maurice-Halbwachs (CMH)
Création : 2004
Pays : France France
Rattachement : EHESS,
ENS,
Université de Caen
CNRS : UMR 8097
Directeur : André Grelon
Disciplines : sociologie
Chercheurs statutaires : 41
Chercheurs associés : 20
Doctorants : 30
Site : www.cmh.ens.fr
Date mise à jour : 17/04/2007

Le Centre Maurice-Halbwachs (plus connu sous le sigle de CMH, et auparavant sous le nom de LASMAS) est à la fois un centre de recherche du CNRS (UMR 8097) et une unité mixte EHESS, ENS et Université de Caen Basse-Normandie. Outre ses programmes propres de recherche, le CMH est spécialisé dans le traitement sociologique des données d'enquête et la gestion de grosses bases de données dont il donne l'accès aux équipes de chercheurs à travers le Centre Quételet. Il est actuellement dirigé par André Grelon.

Sommaire

[modifier] Histoire

Le Centre Maurice-Halbwachs est né récemment, à la différence du grand sociologue dont il porte le nom prestigieux. Il est bien plus que le montage administratif résultant de l’union entre un centre de recherche CNRS et un laboratoire de l’ENS, pôles aux histoires et traditions très différentes. Il reprend d'abord pour l’essentiel les équipes, la mission et l'héritage de son premier pôle, le LASMAS, ou "Laboratoire d'Analyse Secondaire et de Méthodes Appliquées à la Sociologie", lequel avait été créé sous ce premier nom en 1986 pour rassembler un ensemble de grandes enquêtes statistiques et les mettre à la disposition des chercheurs du CNRS.

Dirigé au départ par Alain Degenne, le Lasmas avait été conçu dès l’origine pour reprendre et développer les missions du département d’analyse secondaire de l’ancien Centre d’études sociologiques, lequel avait constitué un fonds d’enquêtes sur grands échantillons pour les sociologues du CNRS, de l’Université et de la MSH. Pour ses promoteurs agissant dans le cadre de la réforme des SHS (ou sciences humaines et sociales) impulsée par Maurice Godelier, il s’agissait de rattraper le retard de la sociologie française par rapport au monde anglo-saxon. Pour ce faire, une dizaine d’ingénieurs CNRS et deux chercheurs avaient été rassemblés et dotés de moyens importants dans le LASMAS, laboratoire logé à l'IRESCO, une fédération de laboratoires CNRS créée et installée rue Pouchet, dans le Nord-Ouest de Paris. Ensuite, dès 1987, une première convention a été signée à l’initiative du Lasmas entre l'INSEE et le CNRS, de manière à faciliter l’utilisation des grandes enquêtes par les sociologues. Ainsi, de nombreux chercheurs en sciences sociales ont pu se former aux dites « analyses secondaires » des enquêtes et s’associer étroitement avec les activités de ce laboratoire.

En 1993, tirant parti de la politique de dynamisation de la recherche dans les régions impulsée par le ministère de la recherche, le LASMAS s'est en partie décentralisé en créant un nouveau pôle sur le campus universitaire de Caen en Basse-Normandie, à l'initiative essentiellement de Alain Degenne. Le LASMAS a complété alors son sigle par le suffixe "Institut du longitudinal" devenant ainsi le LASMAS-IdL[1]. Une autre initiative du LASMAS a tiré parti des efforts d'industrialisation de l'utilisation des données d'enquête favorisée par Claude Allègre, le ministre chargé de la Recherche. En 1999, il a confié à Roxane Silberman, la nouvelle directrice du Lasmas, la mission de faire l'inventaire de l’utilisation des données quantitatives dans les sciences sociales. Les conclusions de cette mission se sont traduites d’abord dans la promulgation du décret du 12 février 2001 qui a mis en place un comité interministériel de concertation et un conseil scientifique chargés de proposer une politique des données pour les sciences humaines et sociales. Ces décisions publiques se sont matérialisées dans une large mobilisation de moyens et dans la création fin 2001 du centre Quételet[2], une unité mixte de service permettant des activités d’archivage et de diffusion des données d’enquêtes concernant la société.

De 2001 à 2004, les axes de recherche du LASMAS vont être fortement restructurés à la suite d'une série de débats menés par les chercheurs en assemblée générale. Trois axes de recherche ont été ainsi définis : "justice sociale, communautés et valeurs" analysés à la lumière de la théorie des réseaux sociaux, sous la responsabilité de Michel Forsé et avec l'aide de Alain Degenne ; professions, réseaux et organisations, sous la responsabilité de Catherine Marry ; "stratifications, inégalités et ruptures sociales", sous la responsabilité de Serge Paugam, directeur de recherche accueilli en 2000. En 2004, à l'issue d'un nouveau vote en assemblée générale, le LASMAS a finalement pris le nom de "Laboratoire d'analyse secondaire et de méthodes appliquées à la sociologie".

L'autre pôle à l'origine du Centre Maurice-Halbwachs relève enfin d’une toute autre structure et est géré selon une toute autre logique. Il s'agit du Laboratoire de Sciences sociales (le LSS) qui, à l'origine, en tant que département de l'École normale supérieure relevant du ministère de l'éducation nationale n'était pas du tout rattaché au CNRS. Le LSS regroupe des chercheurs et des ingénieurs de recherche qui ont largement vocation à contribuer à la gestion et à l’utilisation des données quantitatives d'enquête du Centre Quetelet. Dans cette mesure, il y avait une certaine rationalité à vouloir regrouper ses éléments avec la structure solide du LASMAS, d’autant plus que cela s’accordait avec la politique de création de « centres d’excellence » du ministère de la recherche en 2005. Le Centre Maurice-Halbwachs ou CMH est devenu ainsi une dite « Unité mixte de recherche », l’UMR 8097 relevant pour une part du CNRS et pour une autre part du ministère de l’éducation nationale qui a à gérer l’ENS et l’Université de Caen – Basse Normandie. Sa création résulte donc davantage d'un montage administratif décidé au ministère de la recherche et moins d'une union décidée par les chercheurs et responsables de ses deux pôles d'origine.

[modifier] Organisation

Le CMH forme depuis 2004 un nouveau centre de recherche désormais installé pour partie à Paris sur le campus du boulevard Jourdan et pour partie à Caen dans les locaux de la Maison de Recherche en Sciences Humaines. Le CMH est une unité mixte CNRS - EHESS (établissement principal) et Université de Caen (établissement secondaire). Il compte 41 membres permanents (chercheurs et ITA du CNRS, enseignants-chercheurs de l'EHESS et de l'université de Caen), 20 membres associés (enseignants d'autres universités, chercheurs d'autres institutions, chercheurs post-doctoraux) et accueille une trentaine de doctorants[3].

Le CMH comprend cinq équipes de recherche spécialisées chacune dans des thèmes distincts et localisées dans deux sites différents.

  • ACS-DM2 : équipe "Analyse de la cohésion sociale - Données, méthodes, modèles" et dirigée par Michel Forsé ;
  • DYRESO : équipe "Dynamique et relations sociales, associée avec le CEREQ, est située sur le campus de Caen et dirigée par Alain Léger ;
  • ERIS : équipe "Recherche sur les inégalités sociales", située sur le campus de Paris-Jourdan et dirigée par Serge Paugam ;
  • ETT : équipe "Enquêtes, terrains, théories", à l'origine constituée dans l'ancien Laboratoire de Sciences sociales de l'ENS et actuellement dirigée par Alain Dewerpe;
  • PRO : équipe "Professions, réseaux, organisations", dont la problématique se réfère aux perspectives de genre et actuellement dirigée par Catherine Marry.

[modifier] Programme de recherche

[modifier] Voir aussi

[modifier] Article connexe

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. [pdf] Voir le récit de cette histoire dans le rapport scientifique 2004 du LASMAS
  2. Du nom du mathématicien, astronome, statisticien et sociologue belge Lambert Adolphe Jacques Quételet
  3. [pdf] Voir le détail de ce programme de recherche dans le projet scientifique 2006-2009 du LASMAS


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