Bombardement de Cana de 1996
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Le bombardement de Cana eut lieu entre le 11 avril et le 27 avril 1996, Israël lance une campagne de bombardement appelée Opération Raisins de la colère contre des cibles situées sur le territoire libanais. Le but de cette opération est de détruire ou de fragiliser le Hezbollah, qui mène une guérilla anti-israélienne dans le Liban Sud, alors occupé par Tsahal.
Le 18 avril, au cours de cette opération, un bombardement de l'armée israélienne tue 102 civils réfugiés dans un camp de casques bleus, situé près du village de Cana au Liban Sud.
Le bombardement commence aux alentours de 14 heures et dure un peu moins de 20 minutes. Israël attribue le bombardement à une erreur de tir, des éléments du Hezbollah se trouvant à proximité du camp. Le gouvernement israélien note que des miliciens du Hezbollah se trouvaient dans le camp tout en précisant que ce fait n'est pas à l'origine du bombardement (à noter que l'ONU a confirmé cette déclaration tout en spécifiant que ces miliciens étaient désarmés et ont pu entrer avant comme après le bombardement). Les premiers témoignages indiquent qu'un drône israélien survolait le camp, tandis que 2 hélicoptères survolaient les entourages. Le gouvernement israélien dément alors la présence d'aéronefs dans le secteur.
Quelques jours plus tard, un enregistrement vidéo amateur filmé par un casque bleu fidjien montre qu'un drône se trouvait bien au-dessus du camp. Le film contredit les déclarations initiales du gouvernement israélien et plonge le gouvernement israélien dans l'embarras. Israël affirme alors que le champ de vision du drône était réduit et ne permettait pas de voir ce qui se passait dans le camp et que les premières déclarations officielles avaient eu lieu hâtivement alors que l'enquête interne de l'armée n'était pas achevée.
Le rapport de l'ONU, très critique pour Israël, suggère que le bombardement a été perpétré en connaissance de cause. Sa rédaction a fait l'objet de pressions contradictoires, afin de l'édulcorer ou d'en faire un élément à charge. La version rendue publique du rapport adopte un style « technique », c'est-à-dire limité aux faits avec peu d'analyse. Une des conclusions de la commission d'enquête de l'ONU affirme que « bien que la possibilité d'une erreur de tir ne peut être complètement écartée, le relevé des impacts rend improbable l'éventualité d'un bombardement dû à une erreur technique et/ou de procédure ».
Quelques semaines après les faits, un accord est signé entre le Hezbollah et Israël avec la participation de la France, des États-Unis, de la Syrie et du gouvernement libanais. Cet accord stipule que les deux parties doivent s'abstenir d'attaquer les civils.