Basilique Sainte-Marie-des-Anges-et-des-Martyrs
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La basilique Sainte-Marie-des-Anges-et-des-Martyrs – en italien Santa Maria degli Angeli e dei Martiri – est une basilique romaine située Piazza delle Repubblica, non loin de la gare centrale de Termini. Elle possède deux caractéristiques remarquables en marge de la religion : elle est construite dans les ruines des thermes de Dioclétien et elle contient une ligne méridienne conçue au XVIIIe siècle. La basilique est dédiée aux martyrs chrétiens qui sont supposés avoir construit les thermes.
A la demande du pape Pie IV, Michel-Ange travailla dans sa vieillesse à la transformation des thermes en église jusqu’en 1561. L’architecte napolitain Luigi Vantivelli prit la suite en 1749. La façade qu’il construisit fut démolie au début du XXe siècle.
L’intérieur est en forme de croix grecque dont le transept est plus long que la nef. Un vestibule construit dans le tepidarium – la salle de température modérée des thermes – contient les tombeaux des peintres Salvatore Rosa et Carlo Maratta. Le transept est installé dans la grande salle des thermes où huit colonnes antiques monolithes en granit rouge sont conservées. Dans le bras droit du transept se trouvent les tombeaux de grands soldats de la Ière Guerre Mondiale. Le chœur possède notamment une fresque du Dominiquin, le Martyre de Saint Sébastien et le Baptême de Jésus de Maratta.
Le royaume d’Italie (1870-1946) avait fait de Sainte Marie des Anges son église officielle. Encore aujourd'hui la république italienne utilise la basilique pour des cérémonies nationales.
[modifier] Le méridien
Vers 1700, le Pape Clément XI demanda à Francesco Bianchini, astronome, mathématicien, archéologue, historien et philosophe, de construire un méridien, une sorte de cadran solaire à l’intérieur de la basilique. Trois raisons présidaient à cette demande : le pape souhaitait vérifier l’exactitude de la réforme grégorienne du calendrier, il avait besoin d’un moyen de prévoir exactement la date de Pâques et il voulait enfin que Rome soit dotée d’un méridien aussi important que celui qu’avait construit récemment Bianchini dans la basilique San Petronio de Bologne. La basilique fut choisie pour plusieurs raisons : comme les autres thermes de Rome, l’édifice était déjà naturellement orienté au sud et se trouvait donc exposé au soleil au maximum. La hauteur des murs autorisait également de tracer une ligne très longue permettant de mesurer l’avance du soleil sur toute l’année. Les anciens murs avaient cessé depuis longtemps de s’enfoncer dans le sol, assurant que les instruments d’observation calibrés avec précaution ne bougeraient pas. Enfin, placé dans les anciens thermes de Dioclétien, le méridien représenterait une victoire symbolique du calendrier chrétien sur le précédent calendrier païen.
Le cadran solaire de Bianchini fut installé sur le méridien qui traverse Rome à la longitude de 12° 50’. Au midi solaire, vers 13 h 15 (14 h 15 en été) heure de Rome, la lumière du soleil traverse chaque jour un petit trou dans le mur pour atteindre la ligne. Au solstice d’été, le soleil est au zénith et ses rayons frappent la ligne méridienne au plus près du mur. Au solstice d’hiver, les rayons traversent la ligne au point le plus éloigné du mur. A chaque équinoxe, le soleil touche la ligne exactement à la moitié entre les deux extrêmes. Plus la ligne méridienne est longue, plus l’observateur peut calculer précisément la longueur de l’année. Le méridien de la basilique, long de 45 mètres, est en bronze serti dans du marbre jaune et blanc.
Outre la ligne qui marque l’avance du soleil, Bianchini ajouta également des trous dans le plafond pour noter le passage des étoiles. Dans l’obscurité de l'église, l’étoile polaire (α Ursae Minoris), α Bootis (Arcturus), et α Canis Majoris (Sirius) sont visibles à travers ces trous, même en plein jour[réf. nécessaire]. La ligne méridienne fut restaurée en 2002 pour le tricentenaire de sa construction et elle fonctionne toujours.
Le rayon de l'étoile polaire frappe le cadran solaire au sol en passant par le trou d'une croix située près de la fenêtre de la voûte. Le phénomène se produit la nuit en ouvrant la dite fenêtre.