Asiento
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Les Espagnols ne pratiquaient pas la traite négrière directement ; ils avaient fait le choix de confier celle-ci à d'autres pays (Portugal, Hollande, France, Angleterre etc), l'ouverture de ce droit se faisant contre le paiement d'une redevance. Cette pratique s'appelle l'asiento. Les autres puissances européennes n'avaient pas recours à cette pratique.
L'asiento a en fait a un sens plus large en droit public espagnol. Les asientos de la monarchie espagnole concernent tous les aspects de la vie économique du pays.Il s'agit en réalité d'un contrat administratif dans lequel un particulier ou une société s’engage à accomplir à la place de l'État un service public en échange d'un droit. Il est possible de revendre ou de sous-traiter une partie de ce privilège. Il existe donc des asientos pour tous types de produits coloniaux, mais l'asiento des esclaves, destiné à fournir l'Amérique latine en main d'oeuvre, est de loin le plus important. En effet l'importance de ce marché explique la concurrence entre les grandes compagnies européennes pour détenir ce privilège au XVIIe et XVIIIe siècle.
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[modifier] Débuts de l'asiento
Charles Quint autorisa officiellement l'importation des Noirs pour les colonies d'Amérique1518. Il prévoyait un monopole d'État et des concessions aux particuliers.
[modifier] Le Portugal
Dans un premier temps, un asiento fut une concession ou une vente ponctuelle à un particulier. Le Portugal qui était une puissance maritime de premier plan et le maître des principales factoreries africaines, fut le premier pays à bénéficier de l'asiento.
[modifier] La Hollande
Elle prit le relais du Portugal et conserva l'asiento jusqu'à la fin du XVIIe siècle.
[modifier] La France
Philippe V d'Espagne concéda l'asiento à Louis XIV en 1701. Le royaume de France le conserva jusqu'en 1713. La Compagnie française de Guinée qui avait en charge l'asiento, avait pour actionnaires des financiers de premier plan comme Samuel Bernard et Crozat ainsi que des commerçants malouins.
[modifier] L'Angleterre
Les traités d'Utrecht de 1713 firent de l'Angleterre la maîtresse absolue des mers. La couronne britannique obtint le monopole de l'asiento qu'elle revendit aussitôt à la Compagnie des mers du sud. celle-ci assura l'asiento de 1713 à 1759. Parmi les actionnaires de la Compagnie on trouvait tout l'establishment anglais.
[modifier] Les basques
L'asiento fut confié à un groupe de commerçants basques de 1765 à 1779.
[modifier] fin de l'asiento
Les investissements extremement importants que nécessitait le commerce triangulaire, couplé à une mauvaise gestion des grandes compagnies font que l'asiento n'est plus vraiment rentable à partir des années 1720. On assiste ainsi à un assouplissement général des monopoles commerciaux, et à une montée des initiatives privées. La contrebande, de plus en plus importante, met à mal le système. En 1817, l'Espagne adhère à l'abolition de la traite des noirs ce qui marque la fin officielle de l'asiento, déjà en désuétude depuis plusieurs années.