Alfred Giard
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Alfred Mathieu Giard est un zoologiste français, né le 8 août 1846 à Valenciennes et mort le 8 août 1908 à Orsay.
[modifier] Biographie
Il est fils d’épicier et petit-fils d’un capitaine d’infanterie. Il est très jeune passionné par l’étude des insectes. Après des études à Valenciennes et à Douai, il entre en 1867 à l’École normale supérieure de Paris et est licencié ès sciences mathématiques, physiques et naturelles (1869).
De 1869 à 1872, il est préparateur au sein du laboratoire de Henri de Lacaze-Duthiers (1821-1901) de la faculté des sciences de Paris. Il obtient un titre de docteur ès sciences naturelles avec une thèse intitulée Recherches sur les ascidies composées ou synascidies.
De 1873 à 1882, il est professeur suppléant d’histoire naturelle à la faculté des sciences de Lille auprès de Camille Dareste de La Chavanne (1822-1899) et, de 1875 à 1882, Giard enseigne également à l’école de médecine de la ville.
En 1874, il crée son laboratoire privé où il enseigne la biologie marine. En 1882, il devient adjoint au maire de Lille et est élu en 1885 député de Valenciennes dans les rangs du parti républicain radical.
En 1887, Giard devient maître de conférences de zoologie à l’École normale supérieure de Paris. En 1888, il obtient un cours sur l’évolution qui vient d’être créé à la Sorbonne par le conseil municipal de Paris. Giard y diffuse les idées néo-lamarckiennes et darwiniennes. Ce cours joue un rôle considérable dans la diffusion de la théorie de l’évolution en France. Toujours en 1888, il commence à diriger le Bulletin scientifique de la France et de la Belgique.
En 1889, il entre dans une commission chargée de l’étude des insectes nuisibles. Il se marie en 1892 avec Annie Bond-Cook, trois enfants naîtront de ce mariage mais tous décèdent précocement.
Il fait paraître, au terme de plusieurs années de travail, les Controverses transformistes (C. Naud, Paris, 1904), qui rassemblent plusieurs de ses précédents articles. Giard participe à la Mission d'études de la maladie du sommeil dirigée par Alphonse Laveran (1845-1922) et dont les résultats paraissent vers 1904.
Parmi ses nombreuses publications, 300 sont consacrées à l’entomologie. Parmi elles, il faut citer son étude sur l’emploi d’un champignon, Isaria densa, pour contrôler les populations de hannetons ainsi que ses recherches sur l’introduction de la cochenille en Algérie. Giard fait figure de pionnier de l’entomologie appliquée en France.
Giard devient président de la Société de biologie et de la Société entomologique de France en 1896, puis en 1905, l’Association française pour l'avancement des sciences. En 1900, il devient membre de l’Académie des sciences. Il est associé étranger de l’Académie royale de Belgique, de la Société linnéenne de Londres, de l’Academy of Natural Sciences of Philadelphia, etc. Il reçoit un doctorat honoris causa de l’université d’Oxford. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur.
Félix Le Dantec (1869-1917) fait paraître en 1909 une notice biographique sur la vie et l’œuvre d’Alfred Giard sous le titre de Alfred Giard (1846-1908) et son œuvre (P. Klincksieck, Paris, 1909). Ses œuvres seront réunies en 1911 et en 1913 par ses amis et ses élèves et paraissent à Paris par les soins du Laboratoire d'évolution des êtres organisés qu’il avait contribué à créer.
[modifier] Sources
- Biographie sur le site de l’Institut Pasteur (en français).
- Christophe Charle et Eva Telkes (1989). Les Professeurs de la Faculté des sciences de Paris. Dictionnaire biographique (1901-1939), Institut national de recherche pédagogique (Paris) et CNRS Éditions, collection Histoire biographique de l’Enseignement : 270 p. (ISBN 2-222-04336-0)
- Jean Lhoste (1987). Les Entomologistes français. 1750-1950. INRA Éditions : 351 p.
[modifier] Orientation bibliographique
- Gabriel Gohau (1979). Alfred Giard, Revue de synthèse, 3e série (95-96) : 393-406. (ISSN 0035-1776)