Şanlıurfa
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Şanlıurfa est une cité du Sud-est de l'Asie Mineure, au Nord-ouest de la Mésopotamie qui fut une importante étape sur la route reliant la Mésopotamie à la Méditerranée. Elle fut d'abords nommée Urhai (ou Orhai, en Araméen), puis Édesse (ou Édessa), puis Urfa et enfin aujourd'hui Şanlıurfa. Le nom Asiatique d'Édesse est Osroé, qui provient peut-être du nom du Satrape Osroès qui gouverna la région. Selon la légende, Adam et Ève séjournèrent dans la cité, qui serait la ville natale d'Abraham et qui abriterait la tombe de sa femme Sarah. D'autres textes désignent la ville comme celle de Rûh, l'une des villes construites après le Déluge. Les carpes sacrées encore élevées dans le bassin, appelé Ayn-i Züleyha, témoignent du miracle d'Abraham. C'est à cet emplacement que le Roi d'Assyrie Nemrod jeta Abraham dans une fournaise qui se changea aussitôt en eau poissonneuse.
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[modifier] Histoire
Edesse fut la capitale d'un important État dès le IIe millénaire, le Hourri. Vers -1200, après la chute de l'Empire Hittite, la ville fut rattachée à la principauté néo-Hittite de Karkemish. Au VIIe siècle la ville subit l'invasion Assyrienne d'Assurbanipal (-669/-626), mais aujourd'hui rien ne permet de l'identifier avec une des nombreuses cités conquises par l'Empereur d'Assyrie.
Plus tard lors de la victoire d'Alexandre le Grand (-336/-323) sur les Perses Achéménides et de sa libéralisation, Urhai est occupée par une population araméenne. En -303, les Macédoniens reconstruisent la ville et la rebaptisent, Édesse, en souvenir d'une cité de leur pays (Selon l'historien et le géographe Grec Appien et Etienne de Byzance). La ville devient alors la capitale de la province d'Osroène et se peuple, ainsi que plusieurs autres villes, de vétérans de l'armée.
Vers -132 (ou -136), un chef de tribu, Aryu (ou Ariou, -132/-127 ou -136/-127), s'affranchit des Séleucides qui gouvernaient la ville et fonda un royaume (ou principauté) indépendant avec Édesse pour capitale. A part quelques souverains d'origine arménienne ou parthe, la plupart étaient nabatéens. Ce "royaume", qui sera quelque fois appelé principauté des Abgar (11 souverains porteront ce nom), parviendra à conserver son autonomie pendant près de quatre siècles, malgré les diverses conquérants qui traverseront son histoire.
Selon Pline l'Ancien (Gaius Plinius Secundus, naturaliste Romain, -23/79), à l’époque Romaine, les habitants étaient des Arabes et leur souverains auraient portés le titre de phylarque (Chef d’une phylé) ou toparque (Magistrat). Le "royaume" s'étendait au Nord jusqu'aux Monts Taurus, à l'Ouest jusqu'à l'Euphrate, qui le séparait de la Commagène et à l'Est jusqu'au Tigre.
Il comprenait, à part Édesse, des villes importantes comme : Carrhes (Harran), Nisibe (en Mésopotamie), Rhesaena, Saroug (D'où viendra Jacques de Saroug, évêque jacobite du début du VIe siècle), Singara (Sinjar, auj. Irak), Zeugma sur l'Euphrate (Fondée vers -300 par Séleucos I Nikatôr, -305/-280) qui était la réunion des villes d'Apamée (Sur la rive gauche) et de Séleucie de l'Euphrate (Sur la rive droite) et un passage obligé pour les caravanes.
A l'époque du premier triumvirat (Crassus, César, Pompée) Édesse fut l'alliée des Romains. Le Proconsul Crassus à la tête d'une armée de 42 000 hommes, sur les conseils du Prince / Roi Abgar II Bar Abgar (-68/-53), franchit l'Euphrate et attaqua la Mésopotamie dans le but de prendre Séleucie. Mais il fut trahit par Abgar II qui se rangea du coté des Parthes. Crassus fut battu à la bataille de Carrhes et dut fuir en Arménie (Selon Plutarque, v.48-125). Ce serait sous le Prince / Roi Abgar V Ukomo ou Ukkama Bar Ma'Nu (4-7 et 13-50), que le christianisme aurait été prêché pour la première fois à Édesse par Thaddée (ou Jude, cousin de Jésus-Christ). Dans la réalité, il semble que ce fut sous le Prince / Roi Abgar IX (179/212). Quoi qu'il en soit, Abgar V contribua beaucoup à la propagation du christianisme parmi ses sujets. Mais un de ses successeur, son arrière petit-fils reviendra au paganisme.
Plus tard, Abgar VII Bar Ezad (109/116) fut détrôné par l'Empereur Romain Trajan (98-117) qui garda la ville sous sa tutelle deux ans avant de la laisser à deux Princes étrangers, Yalur (118-122) et Pathamaspates (118-123). En 123, Ma'Nu VII Bar Ezad (123-139), frère d'Abgar VII, réussit à reprendre le trône et à ré instaure sa légitimité. A partir de cette époque, comme beaucoup de région sous tutelle Romaine, les monnaies furent frappées avec l'effigie du Prince / Roi régnant d'un coté et celle de l'Empereur Romain de son époque au dos. En 163, le Prince / Roi Wa'Il Bar Sahru (163-165) prit les Parthes comme allié dans sa lutte contre les Romains. Vers 204, le Prince / Roi Abgar IX (179-212), se convertit au Christianisme. Suite à cet acte, autour d'Édesse le Christianisme Syriaque se développa et de nombreux monastères furent construits en particulier celui de la colline, le Torâ-dOurhoï.
En 216, sous le règne d'Abgar X Severus Bar Abgar(IX) (214-216), l'empereur Romain Caracalla (211-217) s'empara définitivement du petit royaume, qui devint une province Romaine. Cependant on a trouvé des monnaies au nom d'un Ma'Nu IX Bar Abgar(X)Severus (216-242) et d'un Abgar XI Farhat Bar Ma'Nu (242-244) avec sur l'autre face la tête de l'Empereur Romain Gordien III le Pieux (238-244) ce qui laisse supposer aux spécialistes que les Romains laissèrent encore quelque temps des souverains en place.
En 262, le Roi des Perses Sassanides Chahpuhr Ier (241-272) occupa brièvement Édesse puis l'abandonna du fait de l'arrivé du Roi de Palmyre Odenath II (260-266) venu défendre la ville. Celui-ci allié de l'Empereur Romain Gallien (253-268) avait en charge la défense de ses territoires en Orient.
A partir de 250, Édesse où le christianisme avait bien progressé, accueillit les chrétiens Chaldéens, chassés de Perse par les Sassanides. Dans la ville même existaient des sources (Auxquelles les Grecs donnèrent le nom de kallirroé) qui sont encore connues aujourd'hui. Les carpes sacrées toujours élevées dans le bassin (Ayn-i Züleyha), sont la manifestation de la légende du miracle d'Abraham. Selon celle-ci, ce serait à cet emplacement que le Roi d'Assyrie Nemrod aurait jeté Abraham dans une fournaise qui se changea aussitôt en eau poissonneuse.
En 605, Édesse devint à nouveau Perse puis fut reprise par l'Empereur Byzantin Héraclius (610-613). Le syriaque édessénien resta la langue pour la littérature et l'église, ce fut celle des grands écrivains comme Jacques de Nisibe (v.350), Saint Ephrem (306-373) et plus tard Jacques d'Édesse (633-709) etc...
Au VIIe siècle, Édesse tomba aux mains des musulmans à qui elle appartint jusqu'en 1097, date à laquelle les croisés en firent la capitale d'une principauté latine qui subsista jusqu'en 1144 : Le comté d'Édesse. Conquise et mise à sac par les troupes de Zenghi en 1147, elle passa, durant les siècles qui suivirent, entre plusieurs mains avant d'être reprise de manière définitive par les Ottomans en 1637. Elle prit alors son nom d'Urfa.
Prise par la France pendant la Première Guerre mondiale, la garnison française y fut massacrée le 11 avril 1920 en dépit d'un accord leur accordant la vie sauve.
N’ayant pu supporter l’honneur fait à Antep (ex Dîlok), devenue Gaziantep (Antep l’héroïque), elle obtient d'être débaptisée à son tour pour célébrer sa libération de l'occupation française. L’adjectif Şanlı (glorieux) fut acollé à son nom en 1924. Elle est aujourd'hui majoritairement peuplé par des Kurdes qui l'appellent Riha.
[modifier] La légende d' Abgar V
Abgar V était lépreux, il entendit parler des miracles du Christ et lui envoya un émissaire Hannan (Ananias) avec une lettre, dans laquelle il demandait au Christ de venir à Édesse pour le guérir.
Hannan était un peintre et au cas où le Christ refuserait de venir, Abgar lui demanda de faire le portrait du Seigneur et de le lui apporter. Hannan trouva le Jésus mais il était entouré d'une grande foule et il ne put l'approcher. Il voulut faire son portrait, mais n'y parvenait pas "à cause de la gloire indicible de Son visage qui changeait dans la Grâce".
Voyant qu'Hannan désirait le peindre, le Christ demanda de l'eau, se lava et essuya son visage avec un linge et sur ce linge ses traits restèrent fixés. C'est pourquoi cette image est aussi connue sous le nom de "Mandilion" (mouchoir). Le Christ le remit à Hannan et lui dit de le porter avec une lettre à Abgar.
Dans sa lettre le Christ refusait d'aller à Édesse, car il avait une mission à accomplir. Quand Abgar reçut le portrait, il guérit de sa maladie. Sur le portrait miraculeux du Christ, Abgar fit écrire ces paroles : "O Christ Dieu, celui qui espère en Toi ne périra pas". Il fit enlever une idole qui se trouvait dans une niche au-dessus d'une des portes de la ville et y plaça la Sainte Image.
En 944, les habitants de la ville obtinrent la levée du siège conduit par les Byzantins, en échange du Mandylion. Il fut alors solennellement ajouté aux reliques du Nouveau Testament conservées à Byzance.
[modifier] Souverains d'Edesse
- Aryu (132-127)
- Abdu Bar Maz'Ur (127-120)
- Fardhasht Bar Gebar’u (120-115)
- Bakru I (115-112)
- Bakru II (112-94)
- Bakru II co-Roi (94-92)
- Ma'Nu I co-Roi (94-92)
- Abgar I Figo co-Roi (94-92)
- Abgar I Figo (92-68)
- Abgar II Bar Abgar (68-53)
- Ma'Nu II Aloha (53-34)
- Faquri ou Paqor (34-29)
- Abgar III (29-26)
- Abgar IV Sumoqo (26-23)
- Ma'Nu III Saphul (23- 4)
- Abgar V Ukomo Bar Ma'Nu (4-(+)7)
- Ma'Nu IV Bar Ma'Nu (7-13)
- Abgar V Ukomo Bar Ma'Nu (13-50)
- Ma'Nu V Bar Abgar (50-57)
- Ma'Nu VI Bar Abgar (57-71)
- Abgar VI Bar Ma'Nu (71-91)
- Sanatruk (91-109) roi d'Adiabène
- Abgar VII Bar Ezad (109-116)
- Inter-règne Rome (116-118)
- Yalur co-Roi (118-122)
- Pathamaspates (118-123)
- Ma'Nu VII Bar Ezad (123-139)
- Ma'Nu VIII Bar Ma'Nu (139-163)
- Wa'Il Bar Sahru (163-165)
- Ma'Nu VIII Bar Ma'Nu (165-167)
- Abgar VIII (167-177) Philoromaios
- Abgar IX (179-212)
- Severus Bar Ma'Nu (212-214)
- Abgar X Severus Bar Abgar IX (214-216)
- Ma'Nu IX Bar Abgar X Severus (216-242)
- Abgar XI Farhat Bar Ma'Nu (242-244)
- Thoros d'edesse
[modifier] Sources et bibliographie
- Walter Bauer Orthodoxy and Heresy in Earliest Christianity, 1934
- A.von Gutschmid Untersuchungen über die Geschichte des Könligliches Osroëne, in series Mémoires de l'Académie impériale des Sciences de S. Petersbourg, series 7, vol. 35.1,St. Petersburg, 1887
- J.B.Segal Edessa,The Blessed City, Oxford and New York, University Press, 1970
- Mathias Schulz Wegweiser ins Paradies, Der Spiegel 2372006, Pp. 158-170, 1909