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Époque Sengoku - Wikipédia

Époque Sengoku

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Pour les articles homonymes, voir Sengoku.
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L'époque Sengoku (en japonais: 戦国時代, sengoku-jidai, littéralement âge des provinces en guerre, en référence à aux Royaumes combattants chinois), est une époque de turbulences sociales, d'intrigues politiques, et de conflits militaires quasi-constants qui dure du milieu du XVe siècle jusqu'au début du XVIIe siècle.

Sommaire

[modifier] Les causes

Une bataille de l'époque Sengoku.
Une bataille de l'époque Sengoku.

Bien que le shogunat d'Ashikaga ait maintenu la structure du bakufu de Kamakura et ait institué un gouvernement guerrier basé sur les mêmes droits économiques et sociaux et les engagements établis par le Hōjō avec le code de Jōei en 1232, il n'a pas réussi à gagner la confiance de nombreux daimyô, particulièrement ceux dont les domaines étaient loin de Kyōto.

Alors que le commerce avec la Chine augmente, l'utilisation de l'argent se développe quand apparaissent des marchés et des villes commerciales. Ceci, combiné avec le développement de l'agriculture et de l'artisanat, génére l'envie d'une plus grande autonomie locale à tous les niveaux de la hiérarchie sociale.

Dès le début du XVe siècle, la douleur et la misère provoquées par les catastrophes naturelles telles que les tremblements de terre et la famine servent souvent à déclencher des soulèvements armés de fermiers las d'être trop endetté et de payer trop d'impôts.

[modifier] Gekokujô 下克上 (« le monde à l’envers  »)

L'époque des provinces en guerre commence avec la fin de la guerre d'Ōnin pour finir avec la destitution du dernier shogun Ashikaga en 1573. C'est une période de chaos, dans un climat de guerre permanent, émaillée de trahisons, de rivalités entre frères, de retournements d'alliances. Les clans eux-même se scindent et s'affrontent pour le pouvoir local. Les vassaux renversent leur daimyō. L'institution impériale, privée de revenu, connait une période difficile : un empereur aurait été réduit à vendre ses calligraphies pour vivre. La cour est redevable des dons des daimyô, leur attribuant des titres honorifiques. Les membres de l'ancienne noblesse, qui ont perdu leurs domaines, survivent grâce à leurs talents artistiques et littéraires. Le shogun lui aussi a perdu ses pouvoirs, manipulé par les gouverneurs militaires des provinces (shugo), qui s'arrogent les domaines publics comme ceux de l'aristocratie ou des institutions religieuses (shôen). Ils se font seconder par des guerriers locaux, les kokujin (gens du pays), et se considèrent comme des seigneurs (shugo daimyô). Quelques familles de kanrei, comme les Hosokawa, qui détienne la charge entre 1500 et 1530, les Hatakeyama, les Shiba cumulent les fonctions de shugo, contrôlant jusqu'à dix provinces. Mais ces shugo daimyô ne sont pas assuré de la fidélité de leur vassaux et de nombreux intendants (shugodai) trahissent leur maitres absents pour prendre leur place. D'autre part, les successions se règlent dans l'affrontement armé, les fils se disputant l'héritage[1].

Le Japon ne doit qu'à son insularité de ne pas être envahi par un voisin plus puissant, profitant de l'absence totale d'autorité centrale. Les guerres civiles favorisent la mobilité sociale : Hideyoshi Toyotomi, par exemple, est un fils de paysan, qui remarqué par Nobunaga Oda, finira par dominer le pays.

[modifier] Les ligues

Les kokujin (ou ji-samurai地侍 ), guerriers résidant des provinces se considèrent bientôt comme les maîtres des domaines qu'ils protègent et se lient avec les paysans aisés. Avec la disparition du pouvoir shogunal, les communautés urbaines, commerçantes et villageoises s'organisent en ligues (ikki 揆), soutenues par les kokujin, pour faire valoir leurs droits auprès du shogun, des daimyô ou des institutions religieuses. Dans les environs de la capitale Kyōto, elle prennent au début de la période le non de Tokusei ikki (soulèvement pour réclamer un gouvernement vertueux). Les villages se regroupent en miyaza autour du sanctuaire (Ujigami) qui s'administrent et se défendent elles-mêmes sur des principes égalitaires basés sur le serment. Si la représentation et le culte sont confiés aux familles les plus anciennes, les décisions se prennent en commun.

Parmi ces ligues, les Ikkō-ikki[2] (一向一揆, ligue des ceux qui sont tournés dans une seule direction) se développent autour de de la personnalité de Rennyo 蓮如 (1415-1499)[3], huitième supérieur de l'École de la terre pure (Jôdoshin-shû 浄土真宗). En 1465, son monastère principal, le Hongan-ji[4] est détruit par les Sōhei, moines-soldats tendai du Mont Hiei. Rennyo voyage dans les provinces, publiant des lettres pastorales (Ofumi) qui encouragent la résistance aux autorités, et créant un réseau de villes-temples fortifiées (jinaichô 寺内町), avant de fonder un nouveau Hongan-ji en 1483 à Yamashina près de Kyōto puis de se retirer au château d'Ōsaka 大阪. Les Ikkō-ikki essaiment dans les régions du Hokuriku, du Tōkai et de Kinki, qui sont en pleine expansion. Là, les confréries religieuses () se superposent aux communautés villageoises ( 惣), leur donnant une caution morale face aux shugo daimyô qui leurs réclame le paiement de l'impôt. En 1488, les habitants de la province de Kaga, soutenus par les guerriers locaux, se soulèvent et chassent le gouverneur militaire en se réclamant de l'Ikkô-shû (一向宗, un autre nom de la secte). Le mouvement embrase les provinces voisines à partir de Kanazawa. La région est gouverné pendant 70 ans pas la secte.

[modifier] Principautés et villes

Parallèlement à la fondation des Ligues, se multiplient les principautés indépendantes rivales, de plus en plus hiérarchisées, créés par des seigneurs de la guerre (sengoku-daimyô 戦国大名) qui les administrent de manière énergique. De taille modeste mais bien organisées, elles se situent principalement aux alentours de la capitale. Le seigneur regroupe dans sa forteresse des guerriers qui ne sont plus attachés à la terre mais à sa personne. Il édicte des règlements qui mettent en avant la loyauté, la piété filiale, l'étude des Classiques confucéens et les arts martiaux. Il prend en charge la justice et l'économie, créant des marchés libres (rakuichi) pour favoriser le commerce, met en valeur les mines, encourage les guildes d'artisans et de commerçant (za). Au pied des châteaux seigneuriaux se constituent des capitales de provinces (jôkamachi 城下町), comme Odawara, Sunpu, Yamaguchi, Kanazawa etc...

Il faut également noter le développement de villes marchandes, qui profitent de circonstances économiques favorables au commerce international, comme Hakata à Kyūshū, Hyōgo et Sakai 堺, dans la banlieue d'Ōsaka. Cette dernière échappe à la tutelle des daimyô et est administrée par un conseil de marchands de trente-six membres (Egôshû). Elle est un riche port commercial, assurant le commerce officiel avec la Chine entre 1469 et 1520, mais aussi le commerce dans la mer intérieure. Elle est aussi un centre important de production d'armes et un centre culturel. Le grand maître de thé Sen no Rikyû est un riche marchand de Sakai.

[modifier] Kyōto

Le jardin sec du Daisen-in
Le jardin sec du Daisen-in

Pendant la guerre d'Ōnin, Kyōto est ravagée par les armées des clans Yamana et Hosokawa. Puis la ville est le théâtre d'affrontement entre les sectes Hokke-shû 法華宗 et Jôdoshin-shû dans les années 1530. La population, manipulée par le kanrei Hosokawa détruit le temple Jôdoshin-shû et Kyōto est gouvernée pendant trois ans par ses habitants, organisés en communes (sôchô 惣町), avant que les moines de l'Enryaku-ji sur le Mont Hiei ne la brûlent le 13 août 1536[5] pour rétablir provisoirement l'autorité du shogun : C'est l'écrasement de la secte Hokke de Kyôto à l'ère Tenbun (Tenbun hokke no ran 天文法華の乱).

La capitale se divise en deux bourgs (Kami-gyô 上京 et Shimo-gyô 下京), mais demeure avec les provinces qui l'entourent le centre économique et culturel du Japon, malgré la multiplication des centres régionaux. La restauration de la fête de Gion Matsuri en 1500 indique peut-être le redressement de la ville après les troubles, notamment grâce au dynamisme des artisans et des commerçants. Il apparait une nouvelle classe sociale (chônin 町人, traduit par bourgeois) qui s'organise en communautés (les noms de rue commencent à se fixer). En 1533, le shogun Ashikaga fait interdire toutes cérémonies religieuses : les habitants du quartier obtiennent que le défilé ait lieu en l'absence de toute célébration. La fête devient un défilé de chars représentant chaque communauté[6]. En 1501, c'est la fête de Kamo qui est restauré. Les monastères conservent leur puissance malgré les affrontements entre les sectes. L'époque voit la réalisation de nombreux jardins (les jardins de pierre du Ryōan-ji et du Daisen-in au début du XVIe siècle). C'est aussi l'époque de la culture Higashiyama Bunka (le Ginkaku-ji est achevé en 1489)

[modifier] La réunification

La période Sengoku est une période de transition, qui voit l'émergence des communautés villageoises, qui remplacent les grands domaines féodaux, de la bourgeoisie des villes et de pouvoirs provinciaux. Le Japon entre dans l'ére moderne, si on peut faire référence à ce qui se passe en Europe à la même époque. Celle qui suit verra la réunification du pays sous la conduite de grands généraux, qui devrons composer avec la nouvelle donne.


Article principal : Époque Azuchi Momoyama.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Sources

  • Histoire du Monde, collectif sous la direction de George Jehel, édition du temps.
  • Histoire du Japon médiéval et pré-moderne, Guillaume Carré.

[modifier] Notes et références

  1. Ainsi le kanrei Masamoto Hosokawa sera assassiné en 1507 par son fils adoptif Sumiyuki car il avait choisit son autre fils adoptif Sumimoto comme héritier. Sumiyuki est tué à son tour par Takakuni Hosokawa qui espère reprendre l'héritage à son compte. Takakuni s'allie alors aux Ouchi, entre dans la capitale et en chasse Sumimoto et le shogun Yoshizumi Ashikaga en 1508...
  2. en:Ikkō-ikki
  3. en:Rennyo
  4. en:Hongan-ji
  5. en:August 13
  6. Histoire du Japon médiéval et pré-moderne, Guillaume Carré


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