Émile Javal
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Louis Émile Javal est un médecin et homme politique français né le 5 mai 1839 à Paris et mort le 20 janvier 1907 à Paris, considéré comme le père de l'orthoptique.
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[modifier] Biographie
Issu d'une famille juive alsacienne originaire de Seppois-le-Bas (Haut-Rhin), Émile Javal est l'aîné des enfants de Léopold Javal, député républicain de l'Yonne sous le Second Empire. Il fait ses études au lycée Bonaparte (aujourd'hui lycée Condorcet) à Paris, en compagnie de Sully Prudhomme et de Sadi Carnot, qui resteront ses amis. Admis à l'Ecole des mines (promotion 1860 de l'Ecole des Mines de Paris, il fut l'un des fondateurs et l'un des premiers trésoriers de l'Association amicale des élèves de l'École supérieure des Mines de Paris), il dirige les mines de l'Hérault. Mais, dans l'espoir de guérir sa sœur cadette, Sophie, atteinte d'un fort strabisme, il décide d'entreprendre des études de médecine et de se spécialiser en ophtalmologie.
Le 30 juillet 1867 à Francfort-sur-le-Main, il épouse Maria-Anna Elissen (1847-1933), fille du grand banquier Maurice Elissen. Le couple aura cinq enfants : Alice (née en 1869, future Mme Lazare Weiller), Jeanne (née en 1871, future Mme Paul Louis Weiss, mère de la féministe Louise Weiss), Jean (1871-1915), Adolphe (1873-1944), Mathilde (née en 1876).
Émile Javal devient un ophtalmologiste très en vue. Pendant la guerre de 1870, il est chirurgien-major de l'armée de Paris. Il invente l'ophtalmomètre et l'iconoscope et dirige jusqu'en 1898 le laboratoire d'ophtalmoloscopie de la Sorbonne, qu'il crée en 1879. Ses travaux sur le strabisme montrent la possibilité de rééduquer certains patients à l'aides d'exercices. Cette méthode lui permet de guérir effectivement sa sœur. En 1885, il est élu à l'Académie de médecine. Il est chevalier puis officier de la Légion d'honneur.
Il tient une rubrique régulière dans le grand quotidien Le Temps. Passionné de typographie et de graphologie et ami intime de Zola, il est sollicité pour expertiser l'écriture des documents invoqués pour accabler le capitaine Dreyfus lors du second procès en 1899. Il s'intéresse également à la physiologie de la lecture, qu'une commission ministérielle le charge d'étudier en 1884.
Conseiller général de l'Yonne, il retrouve de 1885 à 1889 le mandat de député de l'Yonne (arrondissement de Sens) qui avait été celui de son père. Il se situe à gauche quoique non inscrit. Fondateur en 1880 de la Ligue contre la dépopulation, son mandat lui permet de faire voter la loi Javal, qui exonère de la plupart des contributions directes les familles de 7 enfants et plus.
A la fin de sa vie, rendu aveugle par un glaucome, il s'intéresse à la condition des aveugles, écrivant un livre de conseils pratiques, Entre aveugles, et faisant construire un appareil lui permettant d'écrire en déplaçant automatiquement la feuille de papier à la fin de chaque ligne, et un tandem tricycle qui, piloté par un voyant, lui permet d'entretenir sa condition physique.
A Paris, Emile Javal habite un hôtel particulier au 5 boulevard de la Tour-Maubourg. Il possède également le château du parc de Béarn à Saint-Cloud.
Il meurt en 1907 d'un cancer de l'estomac.
[modifier] Émile Javal et l’espéranto
Sa grande passion fut l'espéranto mais, bien qu'il fût acquis de bonne heure à sa cause, il ne le pratiqua qu'à partir de 1903 et assista aux congrès de Boulogne-sur-Mer et de Genève. Il hébergea Zamenhof pendant son séjour à Paris et ils furent depuis de grands amis. Tout de suite après le Congrès de Boulogne il aida à la fondation de l'Office central d'Espéranto et jusqu'à sa mort s'occupa de l'aider financièrement, ne l'oubliant pas dans son testament.
Dès qu'il eut appris l'espéranto, aidé en cela par sa parfaite connaissance de plusieurs langues étrangères, il devint malgré son âge et son infirmité un des espérantistes les plus adroits et les plus compétents car il se faisait lire presque tous les ouvrages, anciens et récents, sur l'histoire et les progrès de la langue.. Il se servit de ses nombreuses relations pour favoriser les progrès vers l'officialisation de la langue et intervint efficacement pour faire obtenir la Légion d'honneur à Zamenhof à l'occasion du Congrès de Boulogne. Esprit très curieux et ami du progrès, à l'affût des perfectionnements il souhaitait des réformes en espéranto et plus d'une fois il en discuta avec Zamenhof qui finit par voir le danger de cette attitude. Les dernières années il ne vivait plus guère que pour l'espéranto. Il fut membre du Comité linguistique de 1905.
[modifier] Références
[modifier] Lien interne
[modifier] Liens externes
[modifier] Bibliographie
- Jacques Mousseau, Le siècle de Paul-Louis Weiller. 1893-1993, Paris, Stock, 1998, pp. 104-108