Élie Faure
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Élie Faure, né à Sainte-Foy-la-Grande le 4 avril 1873 et mort à Paris le 29 octobre 1937, est un historien de l'art et un essayiste français, auteur d'une monumentale Histoire de l'art qui reste une des références dans cette discipline.
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[modifier] Biographie
Fils de Pierre Faure, négociant, et de Suzanne Reclus, il est très lié à deux de ses oncles, le géographe et militant anarchiste Élisée Reclus et l'ethnologue Élie Reclus. À l'âge de 15 ans, il rejoint à Paris ses frères Léonce et Jean-Louis, et s'inscrit au lycée Henri IV. Passionné de peinture, il visite régulièrement le musée du Louvre et se plonge dans les ouvrages de son professeur de philosophie, Henri Bergson.
Son baccalauréat en poche, il s'inscrit à la faculté de médecine, puis commence à exercer dans les quartiers populaires. Il travaille avec son frère Jean-Louis, chirurgien et gynécologue, en qualité d'anesthésiste aux hôpitaux de Paris et se spécialise dans l'embaumement. Il continue cependant à fréquenter les expositions et les ateliers de peintres et de sculpteurs. Il s'engage aussi dans les combats politiques de l'époque, prenant notamment parti pour Dreyfus et participant à des mouvements socialistes. Le 7 avril 1896, il épouse Suzanne Gilard, fille du pasteur d'Eynesse. Le 3 mai 1899, à 26 ans, il présente sa thèse de doctorat en médecine.
En 1902, il commence à publier des articles consacrés à l'art dans L'Aurore. Il se passionne pour Cézanne et surtout pour Velasquez auquel il consacre son premier livre. Entre 1905 et 1909, il tient une série de conférences sur l'histoire de l'art à l'Université populaire « La Fraternelle » du 3e arrondissement de Paris. Il en tirera le contenu de son principal ouvrage, Histoire de l'art, publié à partir de 1919. Cette œuvre monumentale, plusieurs fois remaniée, retrace l'évolution de l'architecture, de la sculpture, de la peinture et des arts domestiques de la préhistoire au début du XXe siècle. Dans Les Constructeurs, il s'interroge sur le rôle des artistes dans la société et sur l'influence de penseurs comme Michelet et Nietzsche.
Médecin militaire pendant la Première guerre mondiale, il doit rejoindre le front. Une fois démobilisé, il retrouve ses livres, reprend ses voyages, s'intéresse au cinéma et travaille sur des thèmes philosophiques et historiques, notamment sur une biographie de Napoléon publiée en 1921. Inquiet de la montée du fascisme au cours des années 1930, il soutient les Républicains contre Franco lors de la Guerre d'Espagne, rend visite aux combattants de Barcelone et de Madrid, et devient en 1936 coprésident du Comité d’aide au peuple espagnol. Ses témoignages sur la guerre d'Espagne seront publiés après sa mort dans Méditations catastrophiques.
Victime d'une crise cardiaque, il meurt à Paris le 29 octobre 1937. Il est enterré dans le cimetière familial du village des Laurents à Saint-Antoine-de-Breuilh.
[modifier] Anecdotes
Dans son film Pierrot le fou, Jean-Luc Godard fait lire à Jean-Paul Belmondo, dans une baignoire, un extrait de l'Histoire de l'Art sur Vélasquez.
[modifier] Œuvres
- Vélasquez (1903)
- Formes et Forces (1907)
- Les Constructeurs (1914) rééd.: Denoël, 1981, Coll.: Médiations, ISBN 2282300416, essais sur Cézanne, Michelet, Nietzsche, Lamarck et Dostoïevski.
- La sainte Face (1917)
- La Roue (1919)
- La Danse sur le Feu et l'Eau (1920)
- Napoléon (1921)
- Histoire de l'art, 5 volumes illustrés (1919-1921)
- L'Esprit des formes (1927) réd. livre de poche, ISBN 2253014613
- Découverte de l'archipel (1932)
- D'autres Terres en vue (1932)
- Mon périple suivi de Reflets dans le sillage (1931)
- Recueil de textes sur l'Espagne : Méditations catastrophiques, Bartillat, Paris, 2006 ISBN 2841003752