Élection présidentielle française de 1965
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant. (Comment ?).
|
L'élection présidentielle française de 1965 fut la deuxième élection présidentielle qui s'est tenue lors de la Cinquième République française. C'est la première à se dérouler au suffrage universel direct. Charles de Gaulle fut réélu pour sept nouvelles années au poste de président de la République française.
Le premier tour s'est déroulé le 5 décembre 1965 et le second le 19 décembre.
Sommaire |
[modifier] La campagne électorale
Le mode de scrutin ayant été modifié en 1962, Charles de Gaulle avait donc moins de chance d'être élu dès le premier tour. En effet, il fut élu « seulement » au second tour.
De Gaulle n'a annoncé sa candidature que tardivement, le 4 novembre par une intervention télévisée à 20 heures : « Que l'adhésion franche et massive des citoyens m'engage à rester en fonctions, l'avenir de la République nouvelle sera décidément assuré. Sinon, personne ne peut douter qu'elle s'écroulera aussitôt[1]. » Sûr de lui, il renonce d'abord à utiliser son temps de parole de campagne à la télévision, avant d'y recourir le 30 novembre et le 3 décembre, face à sa baisse de popularité dans les sondages. En effet, l'élection présidentielle ne peut se résumer comme il l'espérait d'abord à un plébiscite.
Face à lui, François Mitterrand avait le soutien des socialistes, alors même qu'il n'était pas membre de la SFIO, et du Parti communiste français, alors que ce dernier parti craignait un trop faible score pour un de ses propres candidats et que Mitterrand était un des rares hommes de gauche à promouvoir une alliance avec cette organisation. Le député de la Nièvre, ancien ministre de la Quatrième République, ne dirigeait que sa modeste organisation, la Convention des institutions républicaines. Cette « faiblesse » fit sa force, puisque socialistes et communistes voyaient en lui un candidat présentable, mais sans grande envergure. Le prestige qui fut le sien d'avoir mis le Général en ballottage, lui permit d'asseoir sa stature, et plus encore après l'absence de la gauche au second tour de la présidentielle de 1969.
Troisième grande figure de la campagne, le président du MRP et sénateur de Seine-Maritime Jean Lecanuet joua sur sa jeunesse et son image de renouveau à droite, face à un De Gaulle vieillissant. Malgré l'usage de méthodes modernes (sondages, utilisation d'entreprises de conseils en communication, etc.), Lecanuet obtiendra un score d'à peine plus de 15%, en-deçà de son objectif et très loin de Mitterrand.
D'autres personnalités avaient été pressenties à la candidature, mais ne sont pas présentées:
- Antoine Pinay, président du conseil pendant neuf mois en 1952, reprochait au général son anti-américanisme et sa politique de la chaise vide avec les partenaires européens.
- Gaston Defferre fut présenté comme Monsieur X par l'hebdomadaire l'Express dirigé par Jean-Jacques Servan-Schreiber en septembre 1963. Le maire socialiste de Marseille voulait mener une campagne centriste. Il est investi par le Parti socialiste en mai 1965 [2] pour former une "fédération démocrate socialiste" allant des socialistes aux démocrates-chrétiens, mais ni le MRP ni Guy Mollet n'y ont intérêt et le projet échoue fin juin.
Les autres candidatures eurent un impact plus anecdotique:
- Malgré une tournée des plages très médiatisée, la campagne de Jean-Louis Tixier-Vignancour dirigée par Jean-Marie Le Pen ne décolle pas et il ne fédère guère au-delà de l'électorat traditionnel de l'extrême-droite et notamment des rapatriés d'Afrique du Nord.
- Candidat du Parti libéral européen, le sénateur de Charente Pierre Marcilhacy n'a pas une popularité dépassant sa région.
- Marcel Barbu, candidat d'inspiration autogestionnaire, est le candidat surprise de 1965.
La campagne montra par ailleurs l'importance de la télévision (la France comptant alors 6 385 000 récepteurs), chaque candidat ayant alors le même temps de parole lors de la campagne officielle.
[modifier] Résultats
[modifier] Premier tour le 5 décembre 1965
Nombre | % Inscrits | % Votants | |
nombre d'électeurs inscrits | 28 913 422 | 100,00 | |
nombre d'abstentions | 4 410 465 | 15,25 | |
nombre d'électeurs votants | 24 502 957 | 84,75 | |
nombre de votes blancs et nuls | 248 403 | 1,01 % | |
suffrages exprimés | 24 254 554 | 98,99 % | |
majorité absolue | 12 127 278 |
Candidat | % | Suffrages |
Charles de Gaulle (Union pour la nouvelle République - Union démocratique du travail) | 44,65% | 10 828 523 |
François Mitterrand (Convention des Institutions Républicaines, investi par la Section française de l'Internationale ouvrière, soutenu par le Parti communiste français, le Parti Radical et le Parti socialiste unifié) | 31,72% | 7 694 003 |
Jean Lecanuet (Mouvement républicain populaire, soutenu par le Centre national des indépendants et paysans) | 15,57% | 3 777 119 |
Jean-Louis Tixier-Vignancour (divers extrême droite) | 05,20% | 1 260 208 |
Pierre Marcilhacy (Convention nationale libérale) | 01,71% | 415 018 |
Marcel Barbu (divers) | 01,15% | 279 683 |
[modifier] Second tour le 19 décembre 1965
Nombre | % Inscrits | % Votants | |
nombre d'électeurs inscrits | 28 902 704 | 100,00 | |
nombre d'abstention | 4 531 057 | 15,73 | |
nombre d'électeurs votants | 24 371 647 | 84,27 | |
nombres de votes blancs et nuls | 668 213 | 2,74 | |
suffrages exprimés | 23 703 434 | 97,26 |
Charles de Gaulle (UNR-UDT) | 55,20% | 13 083 699 |
François Mitterrand (CIR) | 44,80% | 10 619 735 |
[modifier] Liens externes
- L'élection présidentielle française de 1965 (archives de l'INA).
[modifier] Sources
|
||||
---|---|---|---|---|
Présidentielles : | 1958 · 1965 · 1969 · 1974 · 1981 · 1988 · 1995 · 2002 · 2007 | |||
Législatives : | 1958 · 1962 · 1967 · 1968 · 1973 · 1978 · 1981 · 1986 · 1988 · 1993 · 1997 · 2002 · 2007 · Partielles | |||
Sénatoriales : | 1959 · 1962 · 1965 · 1968 · 1971 · 1974 · 1977 · 1980 · 1983 · 1986 · 1989 · 1992 · 1995 · 1998 · 2001 · 2004 · 2008 · Partielles | |||
Régionales : | 1986 · 1992 · 1998 · 2004 · 2010 | |||
Cantonales : | 1961 · 1964 · 1967 · 1970 · 1973 · 1976 · 1979 · 1982 · 1985 · 1988 · 1992 · 1994 · 1998 · 2001 · 2004 · 2008 · Partielles | |||
Municipales : | 1959 · 1965 · 1971 · 1977 · 1983 · 1989 · 1995 · 2001 · 2008 · Partielles | |||
Européennes : | 1979 en France · 1984 en France · 1989 en France · 1994 en France · 1999 en France · 2004 en France · 2009 en France | |||
Référendums : | 1958 · 1961 · 1962 · 1962 · 1969 · 1972 · 1988 · 1992 · 2000 · 2003local · 2005 |
Ces scrutins ont lieu en suivant les Procédures électorales françaises.