Âge sombre
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L'expression « Âge sombre » est employée par l'historiographie, en particulier par l'historiographie anglo-saxonne[1] au travers de l'expression anglaise Dark Ages, pour désigner toute période considérée funeste ou négative de l'histoire d'un peuple ou d'un pays.
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[modifier] En Europe
Le Moyen Age a souvent été présenté par les historiens du XIXe siècle comme un âge sombre de l'Europe. Cette vision est aujourd'hui démentie par tous les médiévistes.
S'il y eut un âge sombre, il eut lieu particulièrement entre les années 550 et 750, au moment où la civilisation antique fut détruite par les Grandes invasions. L'instauration de la pensée chrétienne fut également motif de sélection parmi les écrits des penseurs de l'antiquité, les textes incompatibles étant laissés de côté. Il y eut effectivement des pertes de certains manuscrits antiques par grattage, par des copistes dans les monastères qui avaient besoin de parchemin, et dont la seule raison est qu'ils ne trouvaient pas d'utilité à certains manuscrits antiques.
Après la période de la Renaissance carolingienne, un nouvel âge sombre apparaît avec les invasions viking, sarrasine et hongroise, entre 820 et 920 environ, qui aboutit à la dissolution de l'empire carolingien et à la désorganisation des monastères.
Après les renaissances ottono-clunisienne (920-1050) et la Renaissance des XII et XIIIe siècles, le XIVe siècle siècle apporte encore son lot de malheurs entre 1340 et 1450 avec la grande peste et la guerre de Cent Ans.
Après la Renaissance, d'autres périodes de guerres ont marqué l'Europe, comme la guerre de Trente Ans, la période de la Terreur, et les deux guerres mondiales.
[modifier] Par pays
[modifier] En Grèce
Voir Siècles obscurs de l'historiographie de la Grèce antique.
[modifier] En France
Pour la France, l'expression désigne une vision, aujourd'hui reconnue comme erronée, des amateurs d'art du XIXe siècle qui observèrent les peintures de la Renaissance des XIVe et XVe siècles siècles dans l'état où elles se trouvaient à leur époque, c'est-à-dire sans les techniques de restauration disponibles aujourd'hui.
Au bout de quatre siècles dans les salles principales des palais et chateaux des collectionneurs, ces peintures comportaient des couleurs passées, les ciels étaient noirs, bien que remplis d'angelots, et leur sujet empreint de thèmes religieux liés à la crise des schismes qui questiona le monde occidental chrétien.
Ces éléments donnèrent l'idée à ceux qui redécouvraient les peintures de la Renaissance, que l'époque de leur création au sortir du bas Moyen Âge qui avait connu l'an mil, était parcourue de pessimisme, qui transparaissait dans les peintures qu'ils contemplaient.
Depuis, la lumière fut faite sur l'époque et sur lesdites peintures ; elle trouva donc le nom plus évocateur de Renaissance au yeux des historiographes.
[modifier] En Grande-Bretagne
L'expression désigne la période où l'île de Bretagne fut laissée sans souverain central, à compter du départ des Romains. C'était l'époque du doute et de la perte progressive de l'unité des Celtes britanniques, celle des incursions des violentes tribus du nord, les Pictes et les Scots, que les murs romains d'Hadrien et de Constantin ne retenaient plus ; enfin, celle de l'arrivée successive des Angles, Saxons sur les terres de l'Est (voir heptarchie), ainsi que des Vikings à York.
Dans le monde anglo-saxon, cette définition prévaut ainsi (Dark Age), et est à l'origine de deux lignes de légendes :
- la matière de Bretagne, d'origine celtique, fondée sur Historia regum Britanniae, qui fait d'Arthur l'héritier de Vortigern et de Brutus, aïeul mythique des celtes britanniques ;
- la légende anglo-saxonne, basée sur Historia ecclesiastica gentis Anglorum de Bède le Vénérable.
[modifier] En Espagne
[modifier] Voir aussi
[modifier] Notes
- ↑ Cette manière de présenter les choses aurait vécu. lire le lien externe.
[modifier] Antonyme
[modifier] Liens internes
- Pessimisme
- Renaissance en historiographie
- peinture flamande
- Siècles obscurs
[modifier] Liens externes
- (en) "Decline and fall of the Roman myth", by Terry Jones. Decline of the myth of the "barbarian". May 7, 2006.