Khlysty

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Les Khlysty ou flagellants étaient les adeptes d'une secte russe, dont le nom dérive en réalité de хлыст (khlyst, le fouet), et qui à l'origine s'appelait Христоверы (Khristoveri, les "croyants du Christ") ou Христы (Khristi). Raspoutine aurait, à un moment de sa vie, été un Khlyst.

Cette secte est apparue probablement au milieu du XVIIe siècle, en 1645, et survécut jusqu'au début du XXe siècle. Elle se rapprochait des духовные христиане (doukhovnie Khristanie, les "chrétiens spirituels"), une autre mouvance issue de l'église orthodoxe. Son fondateur supposé est Daniła Filippow, un paysan.

Ses membres pensaient pouvoir vaincre le péché par le péché. Les Khlysty considéraient la débauche comme une sorte d'étape putificatrice sur le chemin de la rédemption. Les khlysty rejetèrent les livres et l'adoration des saints et croyaient en une communication directe avec un saint esprit, incarné en chacun. Cette idéologie gnostique s'accompagnait du rejet du clergé, mais les membres de la secte pouvaient librement se rapprocher de l'église traditionnelle. Ils ne reconnaissaient pas la Bible orthodoxe.

Les points centraux de la pratique de cette idéologie constituaient l'ascétisme, ou le végétarisme, et la flagellation, accompagné de transes rituelles appelées радения (radeniya), lesquelles prenaient parfois des aspects orgiaques.

Lors de la cérémonie de transe khlysty, les participants dansent en tournant sur eux-mêmes au rythme des cantiques. Peu à peu la danse s'accélère en même temps que les chants s'affolent. Les danseurs, avec un fouet, se flagellent alors violemment les épaules, la poitrine, les bras et les mollets sans cesser la ronde infernale et atteignent l'extase orgiaque.

Le nombre d'adeptes chuta (ils étaient alors environ 40 000) durant l'ère soviétique. Bien que les khlysty n'aient jamais été tolérés ouvertement, ils furent persécutés dès le début du XXe siècle et il est probable que leurs pratiquants aient désormais disparu.

Cette secte se prétendait l'héritière des rites ésotériques de la première Église orthodoxe russe, dont les pratiques subsistaient au fin fond des campagnes russes.

On peut retrouver ces mêmes thèmes et pratiques dans :

  • l'extase orgiaque dans la danse du derviche tourneur,
  • les orgies sexuelles et semi-sexuelles dans le culte de Krishna,
  • les repas cultuels et raffinés des Vallabhâchârya,
  • les pratiques onanistes dans le culte gnostique,
  • la consommation de boissons enivrantes qui avait cours dans le mithraïsme,
  • l'ivresse alcoolique religieuse dans les cultes dionysiaques,
  • les orgies alimentaires totémiques,
  • et, même les festins cannibales.