Khaldounia
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La Khaldounia (الخلدونية) est la première école moderne de Tunisie fondée en 1896 à Tunis. Son nom est une référence directe au penseur arabe Ibn Khaldoun.
Elle est mise en place par les Jeunes Tunisiens, menés par Béchir Sfar, soucieux de répandre des connaissances scientifiques et pratiques dans les milieux de culture arabe et particulièrement parmi les étudiants de la mosquée Zitouna dont l'enseignement est jugé archaïque, scolastique et purement religieux. La bibliothèque de la Khaldounia est installée près de la Zitouna. Son fonds provient de dons, de cotisations et d'ouvrages des Jeunes Tunisiens. Dès son ouverture, des cours de géographie, de droit, de mathématiques, d'hygiène ainsi que des cours élémentaires de français et de rédaction arabe y sont dispensés.
Abdeljelil Zaouche, qui en est le président de 1910 à 1919, effectue de nombreuses réformes et négocie une aide publique au moyen de subventions. Il intervient à la Conférence consultative tunisienne pour inscrire au budget 1911 un relèvement de crédit à affecter à des bourses et veille à assurer aux étudiants les conditions de logement et de séjour dans la capitale.
La Khaldounia reçoit de nombreuses personnalités du monde arabe : réformistes et nationalistes acquis à la cause tunisienne dont l'illustre Mohamed Abduh. Invité à donner un cours, le 20 septembre 1903, centré sur l'enseignement théologique, il s'attaque à la foi passive et au conservatisme. Analysant la foi comme le « moteur de l'action et la lumière éclairant le chemin vers la Vérité »[1], il affirme que la science est le moyen d'y parvenir avec l'effort de réflexion (ijtihad) et l'usage de l'écriture.
L'institution bénéficie également du soutien du résident général de France en Tunisie, René Millet, qui se charge de la rédaction de son statut. Ce dernier exclut néanmoins les discussions politiques et religieuses mais incite à la réflexion et à l'esprit critique.
La Khaldounia est laïque, gratuite et publique. Elle constitue, en tant que première association tunisienne dont les membres et le président sont élus, l'exemple précurseur d'une organisation démocratique.
[modifier] Références
- ↑ Adel Latrech, « La pensée réformiste de l'intelligentsia tunisienne », La Presse de Tunisie, 26 mars 2007