Gnothi seauton
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Γνῶθι σεαυτόν, translittéré gnōthi seautón (en API [gnɔ:thi seauton]). Cette expression en grec ancien ancien signifie « Connais-toi toi-même ». C’est l’un des trois préceptes inscrits sur fronton du temple de Delphes, mot‑clé de l'humanisme socratique assignant à l'homme le devoir de prendre conscience de sa propre mesure sans tenter de rivaliser avec les Dieux.
[modifier] Présentation
Hegel voit ce « connais-toi toi-même » comme le signe d'un tournant majeur dans l'Histoire de l'Esprit car Socrate en s'en réclamant fait de « l’esprit universel unique », un « esprit singulier à l’individualité qui se dessine », autrement dit, il fait de la conscience intérieure, l’instance de la vérité et donc de décision. Il y a tournant car, dans la culture orientale, l'Esprit, tel que le conçoit Hegel, était de l'ordre du mystique inatteignable (d'où les Sphinges et les Pyramides égyptiennes que nul ne peut pénétrer) ; ce qu'au contraire augure Socrate (et de la même manière Œdipe) c'est « un tournant de l'Esprit dans son interiorité », i.e. qu'au lieu d'être inatteignable, l'Esprit est réclamé comme se trouvant dans l'homme lui-même.
C'est là en fait, la signification du meurtre de la Sphinge par Œdipe aux portes de Thèbes : lorsque cette dernière demande à Œdipe : « Qui marche à quatre pattes le matin, deux pattes le midi, et trois pattes le soir ? » , elle lui demande en fait « Qui est l'Esprit ? » (puisque l'Esprit est bien marqué d'un mouvement allant de l'Orient à l'Occident) ; à cette question véritable, Œdipe répond « C'est l'homme ! ». Une telle réponse est alors si insupportable pour la Sphinge, qui représente l'Esprit dans sa mysticité orientale, qu'elle se jette du haut de la falaise. Ainsi, le connais-toi toi-même socratique est en totale rupture avec la part d’Orient chez les Grecs : il est l'affirmation pleine que l’Esprit se trouve dans l’homme.