Skinheads Against Racial Prejudice
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Le mouvement S.H.A.R.P (Skinheads Against Racial Prejudice ou Skinheads contre les préjugés raciaux) désigne un mouvement de skinheads dits traditionnels se positionnant contre le racisme (contrairement aux boneheads).
Ce mouvement, né aux États-Unis en 1987 est, comme le mouvement skinhead originel, dénué d'affiliation politique précise. Les premiers skinheads SHARP sont fondamentalement antifascistes et antiracistes avec une forme de patriotisme américain sans ambiguïté : la fierté national n'est pas une fierté racial. La banière étoilée est d'ailleurs le fond du logo SHARP, un casque tiré du label reggae Trojan.
Ce mouvement est né du souhait d'ancrer le mouvement dans l'antiracisme pour contrer la récupération qui en était faite par l'extrême-droite.
Les premières affiches du sharp représentent d'ailleurs une Dr. Martens en train de piétiner une croix gammée sur fond de drapeau américain. C'est aussi la particularité de la création du SHARP et sa distinction sans politique : anti raciste, anti fasciste, mais aussi anti communiste. Les rapports entre redskins et skinheads SHARP ne sont d'ailleurs pas toujours au beau fixe. À cette époque, le modèle représenté par le bloc soviétique suscitait un rejet important dans la jeunesse occidentale, y compris chez ceux qui avaient une sensibilité de gauche. Si l'appartenance à la classe ouvrière les rapproche d'une vision socialiste de la société, les SHARP skins ne sont sûrement pas des amateurs de faucilles et marteaux.
C'est le groupe britannique The Oppressed qui a fait le plus connaître le SHARP en Europe. Après un voyage à New York, Roddy Moreno, le chanteur de ce groupe de Oi! culte des années 80, avait rencontré les membres fondateurs Marcus et Jason, et ramené le concept dans son Cardiff natal
Le SHARP n'est pas un parti structuré, mais un sigle, un signe de reconnaissance pour les skinheads qui rejettent l'extrême-droite.
En France, le mouvement sharp se veut "populaire", "antiraciste", "antifasciste" et surtout indépendant de tout partis ou syndicat. À Beauvais Sylvain T., skinhead depuis 1982 et éditeur du fanzine Hardtimes, est le premier Francais à développer le SHARP en 1989, aidé de Vincent V. l'ancien président du fan club des Béruriers noirs, lui-même éditeur du fanzine skinhead Un monstre est en moi.
Avec eux une bonne dizaine de skinheads radicalement antiraciste, très attachée à la culture skinhead telle qu'elle a vu le jour dans les années 60, parmi lesquels on trouve pour les acteurs les plus connus de la scène skinhead de cette époque : Flavien P., batteur de Herberts et éditeur du fanzine Kids on the Street et Philippe W., fondateur et batteur du groupe [AntiPatik[1] ] et éditeur du fanzine Zéra. Ce dernier, arrivé de Rouen à Beauvais début 1992, sera aussi connu pour avoir eu un passé nationaliste radical très controversé au milieu des années 80, mais aussi paradoxalement, pour avoir bien connu Marcus Pochelo, fondateur du SHARP à New-York City en 1987. Par le biais de son fanzine ZERA, il eut des contacts avec Bruce Kreitman, skinhead juif de Brooklyn comme lui, et Jason O'toole, chanteur du groupe New York hardcore Life's blood, tous deux membres actifs du noyau dur du SHARP N.Y.C-
En lien direct avec le S.H.A.R.P Beauvais, seule cellule française 100% skinhead anti-raciste en cette fin d'année 80, on trouve une bande parisienne, composée de Trojan skin (skinhead reggae) et de skinheads traditionnels qui traîne, entre autres, dans le quartier de Jussieu, 5e arrondissement de Paris.
Un des plus anciens skinheads de cette bande Manu R., créera quasiment dans la même période que le SHARP Beauvais, l'ARASH (Anti Raciste ACtion SkinHead). Avec l'autorisation de l'Anti Racist Action mère aux USA, Manu cherche alors à créer, à Paris, une réplique skinhead, sans concession à l'A.R.A américaine : de Anti-Racisme radical et sans compromis. Et ceci, clairement, bien avant le RASH qui apparaîtra sur Paris fin des années 1990, quand la plupart des bandes néo-nazis auront disparus. Avec l'arrêt du SHARP Beauvais par Sylvain T.,la plupart des membres du SHARP France originel rejoigne l'ARASH, qui, lui aussi, disparaîtra avec la résurgence d'un SHARP-Paris-Banlieue au milieu des années 90. Là encore on retrouve des membres actifs de la scène skinhead entre autre Laurent et Arielle éditeur du fanzine skinhead Big 5, ainsi que la plupart des skinheads beauvaisiens et parisiens cités plus haut et une nouvelle génération tout aussi radicalement anti fasciste.
Le SHARP est moins une organisation qu'un appel au ralliement de tous les skinheads qui refusent le racisme, l'antisémitisme et la politique au sein de leur mouvement. Le seul fait d'être skinhead étant pour eux un acte anti raciste de part les origines multi-éthniques de ce mouvement né dans le cœur et l'âme du ska jamaïcain. Le SHARP PARIS/FRANCE reste toujours actif par le biais de groupe comme HARDXTIMES- sur Paris qui prône un retour aux valeurs traditionnelles du mouvement skinhead dépourvu de toute politique mais avec un anti racisme toujours plus soutenu.
Les ruddy fox de Paris Châtelet-les Halles, étaient une des seules et rares bandes de chasseurs de nazis, dont certains membres reprenaient le look skinhead dans leur rang. Bien souvent pour les bandes de chasseurs dites « chasseurs de skins » (redskins, red warriors, ducky Boys, etc.), le look skinhead était issu de la dépouille de fringues sur des nazis ou d'une envie non avoué d'appartenir à ce mouvement, ils s´identifiaient partiellement à un look, sans appartenir et soutenir la culture skinhead référente à proprement parler. L'exception donc pour les Ruddy fox qui, dès le début des années 90, côtoyait l'ARASH, les trojan skin et les SHARP parisiens, correspondais avec des skinhead SHARP du New-Jersey et se montrait à presque tous les concerts Punk, ska et N.Y.H.C de la capital. Ils furent ainsi les premiers à Paris, à ne pas taper sur tout et n'importe quoi sous prétexte d'anti fascisme, et à assimiler la culture skinhead.
Il faut bien dire qu'au milieu des années 80, avant le SHARP, nombres de militaires ou skinheads de provinces venant sur Paris, firent les frais de cette chasse à tous les cranes rasés orchestrée par des bandes dites de « chasseurs de skin », mais aussi les activistes d'extreme gauche qui ne connaissait rien à la culture skinhead avaient pour cible tout crane en doc martens. A leurs décharges, l'ignorance, les médiats n´apportant rien d'autre sur le mouvement skinhead en publicité, que des reportages et articles de presse sur les bandes des nazis avinés.
Les skinheads RASH (Red and Anarchist Skinheads), souvent appelés skinheads rouges et noirs, sont extrêmement politisés, et ils n'ont en commun que l'antiracisme avec le SHARP. Ces deux mouvances sont souvent en désaccord, en particulier quand des portrait de Staline ou Lénine sont associés au mouvement skinhead et croisent le casque Trojan, symbole des premiers skinheads qui écoutaient du reggae dans les années 60, mais cela demeure rare ces derniers temps étant donné que la majorité des RASH apartient a la CNT (donc anti staliniens). Le mouvement RASH, ancré à l'ultra-gauche, étant bien davantage une organisation militante, et pour beaucoup de skinhead Traditionnel ce n'est qu'une organisation politique qui flirte avec le mouvement skinhead sans vraiment lui appartenir. Beaucoup de skinheads antiracistes et sans affiliation politique reprochent au RASH de vouloir récupérer le mouvement SHARP, détourner ses valeurs et faire du révisionisme sur ces origines patriotes, lors de sa création en 1987. Sur Paris, le RASH est d'ailleurs parfois aussi violent que le furent certaines bandes néo nazis en leurs temps, surtout avec des skinhead non politisés qui ne s'affichent pas clairement anti raciste. Soutenu par des bandes de plus jeunes qui se donnent des noms sans équivoques, Jeune Garde ou Soviet Boys, le RASH est devenu au début des années 2000 l'acteur majeur de la scène parisienne, les bandes de fascistes les plus violentes ayant disparu et le mouvement skinhead s'étant démocratisé avec des reportages comme Skinhead Attitude ou le film This is England.