Roland Lethem
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Roland Lethem est un cinéaste belge né à Etterbeek le 5 janvier 1942.
Après des études secondaires à Ixelles, Roland Lethem entre en 1962 à INSAS. Il suit divers séminaires sur les techniques d'écriture de scénarios.
Avec Henri Storck, Chantal Akerman, André Delvaux et les frères Dardenne, Roland Lethem est le cinéaste belge le mieux connu à l’étranger. On a publié sur ses films plusieurs études approfondies (Cinéma/Londres, Skoop/Amsterdam) et Bande de cons ! (1970), son film le plus célébré, a fait l’objet d’un séminaire à l’Université d’Amsterdam. Qualifié par la RTB du « plus japonais des cinéastes belges », Roland Lethem collectionne les titres tapageurs dans les journaux et les scandales dans les festivals, où il est tout à la fois boycotté, insulté, acclamé et primé. Provocation ? Simulation ? Mystification ? À propos de ses films on a parlé d’infantilisme, de confusion d’idées, de bâclage, de prétention, de blasphème, de scatologie, de mauvais goût, de manque d’imagination, de sadisme insolent, d’hystéro-masochisme, de narcissisme, d’œuvres autodestructrices, ordurières et dégueulasses.
Influencé à ses débuts par Buñuel, Cocteau, les surréalistes et le cinéma japonais (Seijun Suzuki, Ishirō Honda, Koji Wakamatsu, Yoko Ono), marqué par le Festival du film expérimental de Knokke en 1967 et par les événements politiques du mois de mai 1968, Roland Lethem veut obliger les gens à regarder les choses dont ils se disent libérés, c’est-à-dire les placer devant leurs responsabilités.
Même si parfois la réalisation laisse à désirer, l’idée de chacun de ses films est séduisante et exemplaire. Un fait est certain, ses films dérangent, ils sont parfois désagréables à regarder. Le jeu narcissique et provocateur des débuts s’est mué en insulte directe, visuelle, et verbale, et en diffamation. Son rêve fut un moment de pouvoir filmer la vie intime du pape ou les jeux sexuels des souverains belges. À travers la violence, la pornographie et la cruauté même de certaines scènes. Roland Lethem est un être doux, généreux et doté d’une bonne dose d’humour. L’œuvre de Roland Lethem évolue, se politise, s’écologise. La Ballade des amants maudits (1966), La Fée Sanguinaire (1968), racontaient encore des histoires. Les Souffrances d’un œuf meurtri (1967), poème d’amour en plusieurs parties (Étoiles, Corps, Hymen, Œuf) dédié à ceux qui conçoivent et sont conçus, fait irrésistiblement penser à l’Histoire de l’œil de Georges Bataille.
En octobre 2006, Roland Lethem programme une sélection sXprmntl pour le Lausanne Underground Film and Music Festival. François Barras a écrit dans le journal 24 Heures du 16 octobre : La thématique, elle, tire groupé. Sous couvert de curiosité, elle ne rechigne pas à exhumer les plus vénéneux terroristes de la pellicule (...), à l'instar de la rétrospective Vienna Action Cinema consacrée aux actionnistes autrichiens. Samedi soir au Cinématographe, Der Geile Wotan et ses saynètes de films de fesse entre amis ont pourtant moins marqué les esprits que la seule projection de Caca Baudouin, une heure plus tôt dans la même salle : pour sa carte blanche, Roland Lethem a déniché ces 6 minutes 30 de provocation pure offerte dans un papier toilette à la monarchie belge. Cris d'effrois dans le public quand il découvre la forme du cadeau…
Il est le père de l'actrice Circé Lethem.
Sommaire |
[modifier] Filmographie
- 1964 : La double insomnie
- 1965 : Lili au lit
- 1966 : La ballade des amants maudits
- 1967 : Les souffrances d’un œuf meurtri
- 1968 : La fée sanguinaire
- 1969 : Le sexe enragé
- 1970 : Bande de cons !
- 1971 : Le vampire de la cinémathèque
- 1972 : Gerda Flower Powers (1e version) - Thalamus Lives !
- 1973 : Gerda Flower Powers (2e version) - Le vice et la vertu
- 1974 : Comme le temps paxe vite - Super huître - Le saigneur est avec nous avec Jean-Marie Buchet dans le rôle du collectionneur de tampons usagés - La tête d'un frère
- 1975 : Super bite
- 1978 : Le dernier chant d'amour de Marilyn
- 1980 : Trois pierres
- 1981 : Voyages au centre de la terre ou La Saga de Madiana au centre de la Terre - Le sexe enragé de la fée sanguinaire (montage—anthologie)
- 1990 : Hostel Party avec Olivier Gourmet
- 2001 : La berceuse et la griffe
- 2004 : Gourmandises
[modifier] L'écrivain
- 1969 : 65 ans de S-F au cinéma (ouvrage collectif)
- 1972 : La science-fiction au cinéma (en collaboration avec Jean-Pierre Bouyxou). Éditions 10/18.
[modifier] Le scénariste
- 1970 : Du sang sur la plage
- 1974 : Démétra
- 1980 : Les trois cheveux d’or de Gohr
[modifier] L'interprète
- 1964 : La fin, pourquoi sommes ensemble (Marc Ghens)
- 1966 : La porte ouverte (Léon t'Joen & Marcel Praikin)
- 1972 : Sprookje, of l'Homme—objet (Gerda Diddens)
- 1973 : Salut en de kost (Patrick Lebon)
- 1975 : La nuit des vagabonds (Michel Laithem)
- 1976 : Grève et pets (Noël Godin)
- 1978 : Cendrillon, commentaire (Gerda Diddens)
- 1979 : Slachtvee / La Carne (Patrick Conrad)
- 1980 : Mamma Dracula (Boris Szulzinger)
[modifier] Commentaires, études et entretiens (revues)
- 1971 : “De Invloed van het Lezen van een Filmkritiek op de beoordeling van de betreffende Film” (Psychologisch Laboratonium de l’Université d’Amsterdam, à propos d’une projection de “Bande de Cons !’)
- 1972 : Cinéma (n° 8) pp 20-24, par Mike Wallington (Londres)
- 1972 : Skoop (n° 8, vol 7) pp 19-24 par Willum Thijssen (Amsterdam)
- 1976 : Ciné—Dossiers n°54, pp 13-16 par Francis Bolen (Bruxelles)
- 1979 : 4 Millions 4 (n° 208/209) par Philippe Buss (Bruxelles)
[modifier] Commentaires ou citations (livres)
- Le Cinéma Fantastique, René Prédal (Seghers)
- La Science-Fiction au Cinéma, Jean-Pierre Bouyxou (10/18)
- El Cine de Siencia Ficcion, Luis Gasca
- Le Cinéma en Belgique, Paul Davay (Duculot)
- The Experimental Cinema, David Curtis (Studio—Vista)
- Film Is, Stephen Dwoskin
Film as a Subversive Art, Amos Vogel (weidenfeld & Nicholson) Le Cinéma, Art Subversif (Buchet—Chastel)— Éloge du Cinéma Expérimental, Dominique Noguez (Beaubourg) — Le Masochisme au Cinéma, Jean Streff (Veyrier) — Le Sexe à l’Ecran, Gérard Lenne (Veyrier) — Dracula, les Vampires au Cinéma, Barrie Pattisson (Minoustch) — Histoire authentique, anecdotique, folklorique et critique du Cinéma Belge depuis ses plus lointaines origines, Francis Bolen (Mémo et Codec)
[modifier] Prix et mentions
La Double Insomnie & Lili au Lit ! Prix M. Fraikin pour l’originalité du langage cinématographique au 2e Prix du Jeune Cinéma Belge, La Louvière 1966.
Les Souffrances d’un Œuf Meurtri: • Sélectionné à la 4e Compétition Internationale du Film Expérimental, Knokke 1967—68, Mention au 3e Prix du Jeune Cinéma Belge. La Louvière 1968, Sélectionné au Festival d’Oberhausen, 1968
La Fée Sanguinaire: Prix d’Excellence du Ciné-Club Europa, Bruxelles 1969 Sélectionné au Festival d’Oberhausen 1969 Invité au Festival du Film Underground, Londres 1971
Le Sexe Enragé: Prix du “One Night Stand Award” au first Wet Dream Film Festival d’Amsterdam, 1970 Invité à la Biennale underground de Venise 1971 Invité au Festival Underground de Londres 1971
Le Vampire de la Cinémathèque : Invité à la Quinzaine des Réalisateurs, Cannes 1971 Invité au Festival Underground de Londres 1971 Invité au Festival der Struktural Film, Hambourg 1972
Le Saigneur est avec Nous : Prix de la Presse—Lucien Deroisy au 10e Festival National .du Cinema Belge, Bruxelles 1974
L’ensemble des films : Festival “Sigma”, Bordeaux, Invité aux Journées du Film Surréaliste, Toulon 1974
Le Sexe Enragé de la Fée Sanguinaire: Invité au Festival du Film Tabou, Amsterdam~Utrecht, 1980 Invité au Festival de l’Imaginaire et de la Science—Fiction à Madrid, 1980 Invité aux Journées du Film Anarchiste, Gent, 1981
L’ensemble de l’œuvre : Couronnée par un Prix Spécial de l’Académie Morlock, Paris, 1980