Marwan II
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Abû `Abd al-Malik Marwân ben Muhammad[1] ou Marwan II surnommé al-J`adîy al-Himâr[2] (???-750) devint le quatorzième et dernier calife omeyyade de Damas en 744. Il est fils de Muhammad, et petit-fils de Marwan Ier.
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[modifier] Biographie
En 732, il est nommé gouverneur de l'Arménie et de l 'Azerbaïdjan par Yazîd II en remplacement de Maslama. Sa campagne d'hivers contre les Khazars est un échec, il est relevé de ses fonction. Son successeur, Said ben Amr al-Harashi mena d'actives campagnes mais il devint aveugle. Marwân est alors rétabli à ce poste. Il partit de Damas avec une armée de 20000 hommes. Après quelques succès son armée reçut des renforts jusqu’à compter 150000 hommes [3]. Les années suivantes il prit quelques places fortes à l'aide d'ingénieux stratagèmes.
Lorsque Al-Wâlîd II devint calife, Marwân fut confirmé à son poste de gouverneur. De même Yazîd III lui laissa le gouvernement de l'Arménie. Lorsque Ibrâhîm prit à son tour le pouvoir, Marwân remit le gouvernement de l'Arménie à l'un de ses officiers et marcha vers Damas avec son armée. Arrivé aux portes de Damas Ibrâhîm sortit de la ville et lui prêta serment (744)[4].
[modifier] Règne de Marwân
Les kharidjites organisèrent un soulèvement général de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan. Dans le Khorasan plusieurs tribus arabes se considérant écartées du pouvoir se révoltèrent. Marwân hésita à quitter Damas pour se rendre en personne dans le Khorasan par crainte de perdre la Syrie.
[modifier] La prise du pouvoir par les `Abbassides
Muhammad al-Bâqir, cinquième Imam chiite résidait à la Mecque, il y reçut la visite de membres du clan abbasside accompagnés d'un jeune homme surnommé Abû Muslim. Muhammad conseillait à Abû Muslim d'attendre « l'année de l'âne », c’est-à-dire la centième année de la dynastie en se référent à la sourate La Vache (Coran, II, 259) et au surnom de Marwân. Car selon lui, « aucune dynastie n'a dépassé la centième année sans que des troubles violents vinssent annoncer sa ruine[5]. » Abû Muslim n'attendit pas si longtemps continuant son travail de propagande en faveur des Imams et des abbassides même après la mort de Muhammad (743). Abû Muslim donna comme consigne à ses partisans de se vêtir de noir : « Habillez-vous de noir car nous sommes les hommes aux vêtements noir.[6]. » Il pensait que cette couleur était de toutes la plus terrifiante. Le noir devint ainsi la couleur des abbassides.
En 747 Abû al-`Abbâs `Abd Allah ben Muhammad mène la révolte en Perse. Abû Muslin s'empare de Merv puis il soulève le Khorasan contre les Omeyyades.
Au cours de l'été 748, une bataille eu lieu entre les troupes menées par Abû Muslim et l'armée omeyyade à Gorgan, dix mille syriens furent tués. Les partisans des omeyyades de la ville furent mis à mort. Le gouverneur d'Ispahan, resté fidèles aux omeyyades leva une armée de 100000 hommes. Ce fut encore une défaite pour les omeyyades. Finalement Abû Muslim entre dans Koufa et convoque le peuple à se réunir dans la grande mosquée. La foule pensait qu'on allait prêter serment à l'un des descendant d'`Ali mais ce fut Abû al-`Abbâs qui fut désigné pour renverser les omeyyades[7].
Lorsque Marwân apprit cela, il fit saisir les membres de la famille d'Abû al-`Abbâs présents à Damas et les fit assassiner. Le Khorasan était déjà en dissidence et avec ce serment à Koufa l'Irak échappait à son tour aux omeyyades, aussi Marwân envisagea-t-il la fuite vers l'Anatolie et de se mettre sous la protection de du roi du pays de Roum. Il préféra s'enfuir en Syrie où il pouvait espérer compter sur des appuis.
L'armée omeyyade de Marwân rencontra l'armée du Khorasan dirigée par `Abd Allah ben `Alî, un oncle d'Abû al-`Abbâs au sud de Mossoul au confluent de la rivière Zâb et du Tigre. La bataille dura deux jours, le deuxième jour ce fut la débandade pour l'armée de Marwân.
Marwân rassembla sa famille et est parti vers la Syrie pour s'y réfugier. Arrivé À Damas les habitants lui ont refusé l'entrée de la ville, il se dirigea alors vers la Palestine et l'Ègypte. Il pratiqua la politique de la terre brûlée pour priver ses poursuivants de provisions. Il arriva ainsi à Fustât (ancien nom du Caire). Il fut pris, décapité et sa tête fut exposée publiquement à Koufa (750)[8].
Abû al-`Abbâs décida de détruire complètement la famille omeyyade. Il commença par faire ouvrir les tombes des califes et faire brûler leurs cadavres. Quand tous les membres vivants de la famille omeyyades furent réunis Abû al-`Abbâs « les fit massacrer. puis il fit étendre sur les corps un tapis de cuir sur lequel on servit un repas à ceux qui assistaient à cette scène et qui mangèrent pendant que les victimes expiraient[9] ». C'est ce qui valut à Abû al-`Abbâs son surnom de As-Saffâh[10] c’est-à-dire Le sanguinaire.
| Précédé par | Marwan II | Suivi par | |||
|---|---|---|---|---|---|
| Ibrâhîm |
|
Émir omeyyade de Cordoue `Abd ar-Rahmān Ier |
|||
| Calife abbasside As-Saffâh |
[modifier] Notes
- ↑ arabe : ʾabū ʿabd al-malik marwān ben muḥammad, أبو عبد الملك مروان بن محمد
- ↑ arabe : al-jʿadīy al-ḥimār, الجعدي الحمار, ??? de l'âne
- ↑ Tabari, La Chronique (Volume II, Les Omayyades), Actes-Sud (ISBN 2-7427-3318-3) p. 249
- ↑ Tabari, ibidem, p. 270
- ↑ Tabari, La Chronique (Volume II, L'âge d'or des Abassides), p. 12
- ↑ Tabari, ibidem, p. 14
- ↑ Tabari, ibidem, p. 21
- ↑ Tabari, ibidem, p. 24-25
- ↑ Tabari, ibidem, p. 28
- ↑ arabe : as-saffāḥ, سفاح, sanguinaire ou généreux, Le mot vient de l'arabe safḥa, سفح, faire couler le sang. William Muir note que : « as-Saffah signifie “celui qui tue beaucoup de gibier pour ses hôtes” par conséquent “celui qui est hospitalier, généreux” le sens de “sanguinaire” ne semblerait pas voulu ». À l'inverse Tabari dans La Chronique (Volume II, L'âge d'or des Abbassides), n'emploie le terme as-Saffâh qu'à propos du massacre des Omeyyades.
