Hindutva
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
L'Hindutva - hindouïté ou indianité l'expression a été inventée par Vinayak Damodar Savarkar - est un concept politique qui sous-tend l'action de différentes formations politiques et culturelles indiennes. Depuis les succès politiques du Bharatiya Janata Party - le Parti du peuple indien - fondé en 1980, en Inde du Nord et qui a été porté au pouvoir, l'hindutva a pris une certaine importance dans la société indienne, selon une optique de protection du patrimoine indien, face aux religions venues de l'Occident, comme l'islam, le christianisme, le capitalisme et le communisme, respectées en tant que tels tant qu'elles se montrent respectueuses réciproquement de toutes les traditions indiennes ; on remarquera que l' hindutva considère comme étant « hindou », l'hindouisme bien sûr, mais aussi le bouddhisme, le sikhisme et le jaïnisme, religions originaires de l'Inde, considérées comme « religions soeurs »[1].
Parmi les organisations qui se réfèrent à l'Hindutva et qui se regroupent au sein du Sangh Parivar - la famille Sangh - on trouve le Rashtriya Swayamsevak Sangh ou RSS, l'association nationale des volontaires, l'organisation-mère, le Bharatiya Janata Party, la façade politique, le Vishwa Hindu Parishad ou VHP, le conseil hindou mondial, le front des formations activistes, le Shiv Sena, l'armée de Shivâjî, une organisation d'extrême-droite principalement présente dans le Maharashtra, le VHP of America, l'antenne d'outre-mer de l'Hindutva, et le Hindu Students Councils, la branche américaine étudiante du VHP.
Pour mémoire, Nathuram Ninayak Godse, l'assassin de Gandhi était membre du RSS, ce qui entraîna le banissement de cette association et sa stratégie de diffusion par la création de nombreuses organisation satellites.
L'Hindutva affirme la fierté d'être hindou, une fierté qui a été bafouée, d'après eux depuis le début des invasions musulmanes en Inde et qui n'a cessé de l'être durant l'Empire moghol puis le Raj britannique(voir Subhash Chandra Bose). Elle s'intéresse à tous les domaines de la société, avec la tentation de récrire l'histoire du sous-continent - que les hindous ont longtemps négligée et laissée rédiger par d'autres et souvent à leur désavantage - au filtre de son idéologie.
Sommaire |
[modifier] Le cadre juridique et intellectuel
Dans un jugement, la cour suprême de l'Inde a décrété qu'« aucune signification précise ne peut être attribuée aux termes hindous, Hindutva et hindouisme, et aucune signification ne peut les confiner dans les limites étroites de la religion, en excluant ce qui concerne la culture et l'héritage indiens ». La cour voulait par là dénouer le lien que certains voulaient voir comme naturel entre les termes Hindutva ou hindouisme avec ce qu'elle qualifiait de « bigoterie religieuse hindoue fondamentaliste et étroite ».
Cependant, dans la presse indienne de gauche, l'Hindutva s'identifie avec l'idéologie définie par le Rashtriya Swayamsevak Sangh, une organisation nationaliste hindoue. C'est ce sens d'Hindutva qui est traité dans le cadre de cet article.
[modifier] Le credo de l'Hindutva
Les membres des partis qui suivent cette idéologie croient que :
- Le sous-continent indien, incluant le versant sud de l'Himalaya et l'Hindū-Kūsh, le Pakistan, l'Inde, le Bangladesh et le Sri Lanka, y compris parfois l'Afghanistan, est la patrie des hindous.
- Sont considérés comme « Hindous » ceux dont la religion est indigène à l'Inde. Ceci inclut les Bouddhistes, les Jaïns et les Sikhs aussi bien que ceux communément appelés Hindous.
- Les « Hindous » ont été, au cours de l'histoire, oppressés sur leur propre terre par les forces d'invasion des musulmans et des chrétiens.
- Les « Hindous » sont devenus faibles sous l'influence du colonialisme britannique et de la pensée marxiste.
- Un Etat « hindou » doit être instauré pour protéger les « Hindous » sur leur propre territoire.
[modifier] Rapport avec le autres religions
L'Hindutva a toujours été profondément anti-communiste, anti-marxiste, décrivant les communistes comme des gens qui nient ou manipulent la vérité. Certains considèrent que l'Hindutva est anti-musulman et anti-chrétien. [1]
L'Hindutva critique sévèrement la laïcité telle qu'elle est pratiquée en Inde, qu'il appelle un pseudo-sécularisme, car au lieu de traiter tout le monde de façon identique, il crée des normes différentes pour les hindous, les musulmans et les chrétiens. Il refuse ce qu'il voit comme la tentative impossible et fallacieuse de créer un système « séparés-mais-égaux » ; certains y voient même une manipulation électorale du Parti du Congrès. L'idée d'un code civil uniforme, qui ôterait les dispositions spéciales prévues pour les musulmans et les chrétiens dans la constitution indienne, est l'un des chevaux de bataille de l'Hindutva.
Ses partisans affirment que dans une démocratie laïque, cela n'a pas de sens de permettre aux musulmans, par exemple, d'avoir plusieurs épouses tout en l'interdisant aux hindous. Les musulmans reçoivent une aide pour leur permettre d'effectuer leur pèlerinage à La Mecque, alors que rien n'est accordé aux hindous pour les aider dans leurs propres pèlerinages. Les chrétiens, de même, suivent une règle différente, et qui leur est particulière, concernant le divorce. De plus, l'amendement à la constitution indienne, destiné à contourner le jugement de la Cour Suprême, accordé sous la presssion des fondamentalistes islamiques exaspère les partisans de l'Hindutva. Les loi amendées, plus en accord avec la charia, annulant le droit que les femmes divorcées avaient auparavant.
Les partisans des lois séparées mettent en avant que le Code Civil indien a été fragmenté pour l'adapter à la diversité ethnique et religieuse considérable des Indiens, tandis que plusieurs Hindutvadis et non-Hindutvadis affirment que des codes séparés basés sur la religion augmentent encore la désunion au sein des communautés religieuses importantes de l'Inde. La question de savoir si certains des citoyens peuvent recevoir des avantages civils et financiers basés sur leur appartenance cultu(r)elle est permanente en Inde, et la situation des États-Unis, où la Cour Suprême a finalement condamné, concernant les Afro-américains, la viabilité d'un système du type separate-but-equal et que les moyens de réaliser l'égalité devaient supprimer la « race » comme critère en ce qui concerne les droits des citoyens.
Le mouvement Hindutva commença à étendre largement son audience parmi la classe moyenne hindoue après 1989, à la suite du départ de 400 000 kashmiri hindous, connus généralement comme les pandits kashmiri - communauté dont est issue d'ailleurs la famille Nehru - de la vallée du Cachemire sous la pression des fondamentalistes islamiques.
[modifier] Le travail social
Le travail social est une forte motivation des organisations se reconnaissant dans l'Hindutva, tout en jouant un rôle dont l'intérêt n'est pas à remettre en cause, cela permet de prendre contact avec des gens dans la difficulté et d'offrir au mouvement une aura très positive. La même stratégie est d'ailleurs très largement utilisée comme mode de recrutement par le fondamentalisme islamique.
Les organisations relevant de l'Hindutva sont souvent très actives dans les zones de catastrophes naturelles, cela a d'ailleurs été le cas lors du tremblement de terre du Goujerat en 2001. Elles coordonnent aussi des programmes éducatifs et de santé publique auprès des communautés tribales, dont certaines n'ont pas été hindouisées au cours des siècles, et ce à travers toute l'Inde. Et aussi oeuvrent pour la paix dans le monde.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Notes et références
- ↑ Dans Autobiographie ou expériences de la vérité, Mohandas Karamchand Gandhi parle du jaïnisme, du bouddhisme, du sikhisme et de l'hindouisme comme des « religions soeurs »
[modifier] Liens internes
- BJP
- Conflits inter-communautaires en Inde
- Ayodhya, le temple de Râma et la mosquée de Bâbur
- la théorie de l'invasion aryenne et l'origine de l'hindouisme
- Violences au Gujarat en 2002
- Le Taj Mahal et son origine non-islamique