Haubert
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Un haubert est un type de robe masculine, ou, du point de vue de l'armement, c'est cette même robe réalisée dans un tissu de maille annulaire (voir Cotte de mailles annulaire et Cotte de mailles) et destiné à la protection corporelle.
De par sa réalisation en maille annulaire, cet harnois est souple, contrairement à de nombreuse broignes et aux armures. Il n'est cependant pas exclut que quelques hauberts furent réalisé en maille jazeran (jaseran), cependant ce fut sans doute extrêmement rare.
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[modifier] Définition du XVIIe siècle
Haubert, m. acut. C'est proprement une cotte de maille à manches et gorgerin, au 2. livre d'Amadis: Neantmoins Amadis se releva de grande legereté encore qu'il luy fust demeuré un tronçon de lance dedans la manche de son haubert, et au premier livre; Amadis l'attaignit, et luy donna un coup du bout de l'espée, de laquelle il luy fendit le haubert tout le long des reins. On l'appelle aussi Haubergeon en diminutif Au Calendrier, Nous vestons le haubergeon d'humilité contre orgueil. Les anciens hommes d'armes François de trois cens ans en sus, n'usoyent communément de haulsecol, braçals ne cuyssols, couvrant le haubert ces endroicts du corps sur lequel ils portoyent la cotte d'armes de fer à lambeaux en la fauldiere, l'escu pendant du col en escharpe, greves et souliers de lames d'acier, et gantelets pour toutes armes defensives, ainsi qu'on peut veoir és anciens sepulchres dudit temps. Jehan le Maire au livr. 1. chap. 22. des Illustrations: Si commanda generalement à tous de prendre tels harnois qu'ils trouveroyent de prime face. Si comme vieux laques enflez de coton, hauberts de double maille, et lasserans rouillez, etc. Aujourd'huy l'homme d'armes porte le corps de cuyrasse au lieu desdits haubert et cotte d'armes, le haulsecol, braçals, et cuissots au lieu du gorgerin, manches et tassettes d'iceluy haulbert, voyez Fief de Haubert. Sic Thresor de la langue françoyse de jean NICOT (1606) [1]
[modifier] Historique
La maille annulaire est connue en Europe orientale et au proche orient depuis l'antiquité. Elle semble, pour ces territoires, avoir été inventée par les Celtes (Gaulois) et répandue par les armées romaines. Lors de la chute de l'empire romain, ce type de défense semble avoir été progressivement oublié, en Europe occidentale, au profit de broignes, plus facile à fabriquer et moins chères.
Au XIe ou XIIe siècle, les guerriers occidentaux eurent à combattre contre, ou avec, des combattants Grecs, Levantins, Arabes et Maghrébins. Ces régions avaient conservé la cotte annulaire, souvent couplée avec une cuirasse d'écailles. Constatant les avantages de telles défenses, ils les interprétèrent en les adaptant à leur culture. La forme des robes (haubert) déjà utilisée pour des broignes fut reprise pour construire des « haubert de mailles ». Le sens du mot haubert varia petit à petit pour ce spécialiser en tant que robe de maille annulaire.
Le XIV° siècle vis la taille des vêtements, tant civils que militaires, diminuer. Le Haubert diminua donc de même et le « petit » haubert (Haubergeron) devint la règle. Le haubergeron est ce que l’on nomme « Cotte de maille » en français vernaculaire.
[modifier] Forme
La forme du haubert et celle d’une robe, en générale à manche longue, s’enfilant par le col. Afin de permettre la monte à cheval, les hauberts étaient en général fendus sur le devant ou sur le côté.
La forme exacte (taille, largeur des manches, emplacement et longueur des fentes etc.) a varié au cours du temps, et suivant l’origine géographique.
Le musé d'art de Cleveland donne plusieurs exemples de hauberts et haubergerons.
[modifier] Polémique sur les premiers hauberts
Les premiers hauberts furent réalisés en maille normande (variante des mailles annulaires. Il existe une polémique sur leur date de création.
Une école fait dater les premiers hauberts du début/milieu du XIe siècle. Lors de pèlerinage à Jérusalem, des guerriers Normands se sont arrêtés et ont fait souche en Italie. À cette époque, une partie de l’Italie (Lombardie, Sicile) était en partie sous domination grecque, en partie sous domination musulmane (Maghrébine). Ces combattants participèrent aux guerres locales et finirent par conquérir des territoires notables, qui furent à l’origine du royaume Normand de Sicile. Cependant, ils maintinrent des liens constants avec leur famille restée en Normandie. Selon cette école, les premiers hauberts ont eu comme origine ces liens entre la Normandie et l’Italie Helléno-Musulmane.
Une autre école fait dater les premiers hauberts du XIIe siècle. Selon cette école les combattants au retour de la première croisade, ont ramené la maille annulaire dans leurs bagages.
Les deux écoles prennent comme preuves des documents graphiques comme la tapisserie de Bayeux, des fragments de mailles trouvés à différents endroits (dont la bataille de Hastings), ou la mention dans des documents écrits. Malheureusement, les documents graphiques sont peu détaillés et ne sont pas probants (la même image pouvant être interprétée comme une broigne ou un haubert). Les fragments de mailles recueillis sont rarement authentifiés en âge et origine (multiple batailles, camps ou réunions au même endroit au cours des temps, imprécision des lieux des combats, erreurs humaines et même trucages). Même les documents ne sont pas très probants : d’une part il est parfois malaisé de savoir si la défense traitée est réellement une cotte de mailles annulaire, car les termes de descriptions n’étaient pas encore fixés, d’autre part la manière même dont on en parle prête à confusion. Cette défense si extraordinaire que l’on prenne la peine de la mentionner est-elle une importation unique et exotique, ou une réalisation locale réellement destinée au combat ?
La seule chose sur laquelle tout le monde s’accorde de nos jours est que les anciennes théories attribuant aux invasions «Viking» la réintroduction des cottes de mailles annulaires est définitivement invalidée.