Gourette
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Gourette est une station de sports d'hiver des Pyrénées françaises. Elle est située dans le département des Pyrénées-Atlantiques.
Elle fait partie de la commune des Eaux-Bonnes. Sur la route du Col de l'Aubisque, elle offre un des plus vastes domaines skiables de la chaîne pyrénéenne avec 30 pistes balisées.
Le domaine s'étend entre 1 400 et 2 450 mètres d'altitude.
Sommaire |
[modifier] Historique
[modifier] Le paysage des mines
En 1881, le conseil municipal des Eaux-Bonnes, entrevoyant une nouvelle source de revenus pour la commune, autorise les fouilles sur le site de Gourette. L’exploitation du minerai aurifère et argentifère découvert est confiée à la Société des Mines d’Arre.
Durant l’hiver 1882-1883, 33 ouvriers hivernent à 2 100 m d’altitude pour creuser les galeries. Une avalanche emporte leur baraquement, faisant 17 morts dont 13 Italiens. Le gisement d’Arre est abandonné 3 ans plus tard au profit du gisement du lac d’Anglas.
En 1890, une centaine de mineurs travaille à l’exploitation des divers gisements. Une voie ferrée a été construite pour évacuer le minerai et un chemin de fer aérien le descend sur 3 km jusqu’au cirque de Gourette. Une quarantaine de tonnes de minerai est triée et concassée chaque jour sur le site de Gourette avant d’être transférée à Laruns par tombereaux. De là le minerai embarque en chemin de fer pour Bayonne, l’Angleterre ou l’Espagne. 3 720 tonnes de minerai seront exportées en 1888 qui restera de loin la meilleure année. Les mines resteront exploitées de manière épisodique jusqu’en 1916.[1]
[modifier] Gourette et le ski
[modifier] Au tournant du siècle : le temps des pionniers
Ce matin de novembre 1903, Henri Sallenave fixe à ses pieds les deux longues planches de frêne aux bouts recourbés qu’il a reçues quelques jours auparavant de la Manufacture de Saint-Étienne.
Sur le plateau enneigé de Gourette, seuls les toits des cabanes de bergers et les ateliers de la mine émergent du manteau neigeux. Pour la première fois dans les Pyrénées, et après un essai sur les pentes du plateau du Bénou, il introduit un jeu qui va bouleverser l’économie de la montagne : le ski.
[modifier] Les années 30 : naissance d'une station de montagne
Avec le revêtement de la route en 1930, l’électricité et le téléphone amorcent le développement de la station. Les premiers paravalanches sont construits, sécurisant l’accès et les premières lignes d’autocars régulières relient Gourette à Laruns, Pau et même Bordeaux.
L’ouverture du premier chalet-hôtel de Gourette, avec chauffage central, est un événement. Plus besoin pour les skieurs de descendre dormir aux Eaux-Bonnes ou à Pau. Il est rapidement monopolisé par une clientèle bordelaise aisée qui va entretenir la renommée de la station.
L’Hôtel de l’Aubisque, l’Edelweiss, le Chalet de l’Amoulat s’installent à sa suite, monopolisant les meilleurs points de vue.
[modifier] Le développement touristique
L’importation brutale, à la fin des années 60, du modèle urbain de la Résidence du Valentin a fait surgir au milieu du cirque naturel un complexe parking/dalle piétonne/commerces/logements qui a figé le modèle d’urbanisation de la station. Le site vallonné fut à cette occasion aplani et le torrent du Valentin canalisé.
La station, passée depuis les années 70 de la première à la cinquième place des stations pyrénéennes, souffre des défauts communs à beaucoup de sites touristiques urbanisés dans les années 1970. Des investissements irréguliers conjugués avec l’absence d’entretien du patrimoine immobilier ont fait ressortir l'indigence architecturale de la plupart des bâtiments et la pauvreté de l’insertion au site.
La station comporte également une trop forte proportion de studios mal équipés et mal isolés, inadaptés à la nouvelle demande.
[modifier] L'an 2000 : nouvelle ère
Consciente de ses faiblesses, la station s’est lancée en 2000 dans une ambitieuse politique de reconquête :
- Rénovation et remplacement des remontées mécaniques, extension de la neige de culture avec la création de nouveaux réservoirs et l’implantation d’enneigeurs[2]
- Aide à la rénovation du parc immobilier
- Amélioration de la circulation et du stationnement
- Plan de reboisement et de restauration de l’environnement
Pour tous les habitués de la station, l'année 2001 est le symbole de la renaissance : le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques investit plusieurs millions d'euros dans la modernisation des installations (démontage d'anciennes remontées, construction de nouvelles, reprofilage des pistes...). Bref un lifting complet pour de meilleures conditions de glisse. En 2004, la station vit le chantier d'été le plus important de France avec la suppression de 100 pylônes, la construction de 4 remontées mécaniques ainsi que le reprofilage complet du bas de la station.
La station tarde cependant à sortir de la logique d’une monoculture du ski qui a assuré son développement. Un hiver doux avec un faible enneigement comme en 2007 fait apparaître crûment l’absence d’alternative, randonnées ou sentiers aménagés qui n’aient pas été ouverts au bulldozer.
La municipalité parie encore sur une augmentation de la capacité d’accueil, avec le recours à l’urbanisation des derniers espaces naturels du site. Cette politique, qui privilégie le quantitatif au détriment du qualitatif montre pourtant ses limites dans la plupart des stations de montagne.
Le projet immobilier du Portillo, initié par le promoteur et ancien champion de ski Philippe Barroso, est en contrepoint un test en vraie grandeur des solutions d’avenir pour la station.
Cette réalisation de 15 M€, dont le montage a fait appel à des investisseurs espagnols, est ciblé sur un nouveau type de clientèle. Des logements plus spacieux, des services associés (piscine, spa, parking, liaison ADSL,…) répondent à la demande d’acquéreurs dont déjà 30 % ne pratiquent plus le ski.
La réalisation de ce complexe de 61 logements a également pris le parti de construire sur un site déjà bâti, partiellement en rénovation et partiellement en construction neuve. Une initiative heureuse qui évite, dans un site déjà très altéré, l’extension du domaine bâti et des infrastructures associées.
Les efforts engagés par la commune commencent à porter leurs fruits mais la station souffre toujours d’un déficit de services (absence de cinéma, de location de films, de bibliothèque, de commerces de proximité en rapport avec la fréquentation)
- climat
Gourette est une des rares stations des Pyrénées à proposer un dénivelé de plus de 1000 mètres (1400-2450 mètres), le tout régulièrement enneigé de novembre à avril ; en effet, le climat atlantique de cette partie occidentale des Pyrénées est très souvent neigeux lorsque les flux de nord-ouest se bloquent contre le haute muraille pyrénéenne, alors que les Pyrénées espagnoles, à quelques kilomètres plus au sud subissent des hivers secs,le côté nord français est enseveli par de conséquentes chutes de neige. Certes des redoux,accompagnés de foëhn "mange" le manteau pendant quelques jours mais les chutes de neige reprennent rapidement et la station retrouve son aspect hivernal, même tard dans la saison.
[modifier] Gourette et le cyclisme
La station a vu passer de nombreuses épreuves de cyclisme amateur ou professionnel. En 1910, le 8e tour de France cycliste passe pour la première fois par le col de l'Aubisque et Gourette, passage obligé dans une étape épuisante de Luchon à Bayonne. Sur les chemins de montagne de l'époque, seuls cinq coureurs disposent d'un changement de vitesse, les autres grimpent en braquet fixe... Un seul coureur parviendra au sommet du col du Tourmalet sans mettre pied à terre[3].
La station se situe sur le trajet de la 16e étape du Tour de France 2007, un parcours de 218 kilomètres reliant Orthez à Gourette - Col d'Aubisque.