Cellule d'urgence médico-psychologique
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Les cellules d'urgence médico-psychologique (cump) constituent, en France, un dispositif de prise en charge psychologique précoce des blessés psychiques dans les situations d'urgence collective : accidents catastrophique, catastrophes, ou encore attentats, intervenant dans le cadre du samu. On parle aussi de la « prise en charge des impliqués », ou de cellule d'aide médico-psychologique (campsy).
Sommaire |
[modifier] Mise en place
Les cump ont été créées par Xavier Emmanuelli, secrétaire d'État à l'action humanitaire d'urgence, sur instruction du président de la République de Jacques Chirac suite à l'attentat terroriste de la station RER Saint-Michel à Paris, le 25 juillet 1995. Leur composition et leur modalité d'intervention ont été définies dans deux circulaires, en 1997[1] et en 2003[2].
[modifier] Organisation et fonctionnement
Les cump sont composées de spécialistes du soin psychique (psychiatres, psychologues, infirmiers) spécialement formés à ce type d'urgence, placés sous la coordination d'un psychiatre coordonnateur pour chaque département qui est nommé par le Préfet.
La cump est déclenchée à l'initiative du samu et sur accord du médecin psychiatre coordonnateur cump. Celui-ci met alors en place un dispositif d'intervention adapté. Il peut s'agir d'une intervention immédiate, l'équipe de la cump pouvant alors se rendre sur les lieux de la catastrophe avec le samu, ou bien de l'organisation d'une intervention différée.
La cump n'a pas vocation à assurer le suivi prolongé des personnes pour lesquelles cela est nécessaire. Celles-ci sont alors orientées vers des professionnels susceptibles de les prendre en charge.
[modifier] Coordination avec d'autres plans
Dans le cadres d'événement catastrophiques, la cump est normalement mise en œuvre en parallèle à un plan d'urgence gérant la catastrophe en elle-même : plan rouge, plan particulier d'intervention, plan Piratox… Les victimes sont envoyées vers la cump après triage médical : seules les victimes valides, parfois appelées « les impliqués », sont prise en charge par cette structure, les victimes blessées étant prise en charge par la chaîne médicale. Lors du tri, les victimes valides sont parfois étiquetées UMP pour « urgence médico-psychologique ».
[modifier] Evaluation
Ces interventions psy étant proposées de manière systématique, on pourrait après une période de recul, demander aux victimes si la présence des psy leur a paru souhaitable et utile. Cela a été fait dans un travail de thèse[3] mené de manière rétrospective auprès de rescapés pris en charge à Roissy lors de la crise du tsunami du 26 décembre 2004. Selon ce travail auprès des rescapés revus à 6 mois, l'entretien initial avait eu un effet de soulagement important (15%) ou partiel (59%), 97% avaient jugé l'écoute attentive et disponible, et 65% le moment adapté.
[modifier] Exemples d'interventions
[modifier] 2001
- Prise en charge de la population lors de la Catastrophe de l'usine AZF de Toulouse, plusieurs cellules mises en place immédiatement (mairie, cellules d'entreprises, dans un hôpital) puis par la cump du samu plus tard.
[modifier] 2004
- Prise en charge des familles des victimes de la catastrophe aérienne de Charm el-Cheikh ;
- crise de Côte d'Ivoire : interventions en France (accueil des rescapés), et en Côte d'Ivoire ;
- tsunami du 26 décembre 2004 : interventions en France (accueil des rescapés), en Thaïlande, au Sri-Lanka.
[modifier] 2005
- Prise en charge des familles des victimes du Vol 708 West Caribbean.
[modifier] 2006
- Accueil des rapatriés du Liban.
[modifier] Notes et références
- ↑ circulaire DH/E04-DGS/SQ2 - N°97/383 du 28 mai 1997 relative à la création d'un réseau national de prise en charge de l'urgence médico-psychologique en cas de catastrophe [1]
- ↑ Circulaire DHOS/O 2/DGS/6 C n° 2003-235 du 20 mai 2003 relative au renforcement du réseau national de l'urgence médico-psychologique en cas de catastrophe est disponible [2]
- ↑ Bon A. Deuil traumatique et trauma chez les rescapés du tsunami de novembre 2004. Thèse de Médecine; Université paris 6 (extraits)